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[RECAP’] Le Retour, Jeunesse (Le Printemps) & Black Flies (Cannes 2023 – Jour 2)

Jour 2 au Festival de Cannes, avec les projections de 3 films en compétition : Le Retour, de Catherine Corsini, Jeunesse (Printemps), de Wang Bing, et Black Flies de Jean-Stéphane Sauvaire.

Le Retour, Catherine Corsini

Catherine Corsini revient dans la compétition après La Fracture, une comédie dramatique traitant de la crise des gilets jaunes. Cette fois, avec Le Retour, elle se penche sur un drame familial, celui d’une mère et ses deux filles revenant en Corse des années après la mort tragique du père. Si le fond du film est dramatique, la réalisatrice se permet quelques touches d’humour bienvenues, conférant une atmosphère solaire aux plages et paysages de l’Île de Beauté. Si certaines ficelles d’écriture ne sont pas des plus subtiles ou pertinentes, les personnages, surtout les deux sœurs, sont tellement attachants que cela compense ces maigres défauts. Leur jeu est très naturel, conférant une authenticité très agréable au film. Drôle, parfois sensible et touchant, Le Retour ne sera probablement pas l’un des titres marquants de la compétition, mais un bon film sans aucun doute.

Le Retour de Catherine Corsini, 1h46, avec Aïssatou Diallo Sagna, Esther Gohourou, Suzy Bemba – Prochainement

Jeunesse (Le Printemps), Wang Bing

Wang Bing, illustre documentariste chinois, débarque à Cannes cette année avec deux films dans sa valise, dont un sélectionné en compétition. Jeunesse (Le Printemps) aborde le quotidien de jeunes (et moins jeunes) travailleurs chinois dans une usine de textiles. Avec ce sujet, on pense immédiatement au film le plus célébré du cinéaste : le documentaire fleuve de 9 heures À L’Ouest des Rails, qui traitait de la condition d’ouvriers d’usines en faillite dans la périphérie chinoise des années 1990. On retrouve ces caméras discrètes, déambulant dans les usines et les dortoirs privés des ouvriers, pour y capter des moments de vie d’une trivialité amusante. On observe leurs conditions de travail, qui deviennent de plus en plus difficiles, et surtout encore moins confortables financièrement, en témoignent ces nombreuses scènes de renégociation de salaires. Si le rythme du film durant les 3h30 paraît lent, c’est aussi parfois une qualité d’avoir autant de moments de leurs vies présentés à l’écran, le fruit de cinq années de tournage dans leur intimité. Néanmoins, il est difficile de ne pas comparer ce film avec À L’Ouest des Rails, qui s’avérait nettement plus passionnant et poignant dans un sujet et une démarche très similaires. Peut-être que le fait de n’avoir visionné que la première partie (intitulée Printemps) du projet rend la vision d’ensemble beaucoup moins claire et aboutie que son œuvre maîtresse.

Jeunesse (Le Printemps) de Wang Bing, 3h32 – Prochainement

Black Flies, Jean-Stéphane Sauvaire

Sean Penn est de retour sur la Croisette, cette fois uniquement en tant qu’acteur, à l’affiche de Black Flies, de Jean-Stéphane Sauvaire, aux côtés de Tye Sheridan. La mise en scène a un vrai cachet esthétique, notamment dans la gestion du chaos, imposant parfois une vraie frénésie à l’écran. Cependant, on se retrouve dans une version au rabais d’À Tombeau Ouvert de Martin Scorsese, avec une tentative grossière de créer des personnages « Schraderiens », et d’en reproduire les tourments. Le film empile malheureusement les clichés et se permet quelques incartades inutiles, comme cette sous-intrigue amoureuse médiocre et ce personnage féminin terriblement creux. Si le récit avait été mieux structuré dans le déroulé de ses péripéties et dans le soin apporté au développement des personnages, le film aurait été beaucoup moins pénible à regarder. Un ajout de dernière minute embarrassant dans cette compétition.

Black Flies de Jean-Stéphane Sauvaire, 2h, avec Sean Penn, Tye Sheridan, Katherine Waterston – Prochainement

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