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[CRITIQUE] La Révolte des Poupées & Magadheera (L’Etrange Festival 2023 – Jour 10)

Dixième journée à l’Etrange Festival, un nouveau film de Mr. B.I.G. et une œuvre d’un réalisateur que vous devez connaître si vous êtes un lecteur assidu du site.

LA RÉVOLTE DES POUPÉES

Deuxième et dernier long-métrage de Bert I. Gordon que je découvre au festival, voici La Révolte des Poupées, un film qui justifie le surnom “Mr. B.I.G.” du réalisateur, qui a largement exploré le thème du gigantisme dans son cinéma. Nous allons suivre Sally Reynolds, la nouvelle secrétaire de M. Franz, le directeur de La Compagnie des Poupées. La jeune femme va rapidement se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond ici et soupçonne son patron de pouvoir miniaturiser les gens. En l’occurrence, nous n’allons pas aborder le gigantisme, mais plutôt la miniaturisation. Toujours entouré de ses collaborateurs, tels que Flora Gordon pour les effets spéciaux ou Ernest Laszlo à la photo, le réalisateur livre un film globalement maîtrisé. Fortement inspiré du récent succès de L’Homme qui rétrécit de Jack Arnold, sorti un an plus tôt, mais aussi d’un autre maître de la série B, Tod Browning, avec ses Poupées du Diable, le film se distingue notamment par la crédibilité de ses effets spéciaux.

Les personnages à la taille de poupées que nous suivons évoluent dans notre monde, désormais gigantesque pour eux. Chaque interaction qu’ils ont avec des objets ou des humains de taille normale est réussie, renforçant évidemment notre attachement à l’histoire. La Révolte des Poupées suit un schéma assez classique et répond à toutes les attentes d’un film de série B américain. Cependant, grâce à son concept parfaitement maîtrisé, le film offre des scènes originales qui le rendent passionnant. Si vous cherchez un film court, divertissant et impressionnant dans les techniques qu’il déploie, c’est une belle réussite et l’un des meilleurs films mettant en scène de petits personnages comme protagonistes.

La Révolte des poupées de Bert I. Gordon, 1h19, avec John Agar, John Hoyt, June Kenny – Sorti en 1958

MAGADHEERA

Pour conclure, comme l’Inde m’avait manqué après la fin de la rétrospective des frères Ramsay, je me suis tourné vers le film de S. S. Rajamouli présenté au festival, Magadheera. Rajamouli, dont vous avez sûrement déjà entendu parler, est le réalisateur du très acclamé RRR, et Louan Nivesse a également consacré une rétrospective à ce cinéaste. Pour ma part, Magadheera est le premier film que je vois de lui, mais ce n’est pas mon premier masala, loin s’en faut. Je ne suis pas un grand connaisseur du cinéma télougou, d’ailleurs, c’est le premier film que je découvre de cette industrie. Je suis bien plus spécialiste du cinéma hindi, et finalement, je n’ai pas été dépaysé puisqu’on retrouve la splendide Kajal Aggarwal, qui s’est également illustrée à Bollywood.

Magadheera est une œuvre globalement maîtrisée. Comme tout bon masala, le film aborde plusieurs genres, c’est à la fois une belle comédie romantique, une œuvre musicale, mais aussi un film épique se déroulant au XVIIème siècle. Si j’ai été comblé par le film, la seule chose qui me dérange est l’orchestration du scénario, alternant entre deux époques. Je trouve que cette alternance nuit à la puissance des deux récits, qui auraient été encore plus puissants s’ils n’avaient pas été mélangés. Au-delà de cela, on sent Rajamouli maîtriser sa caméra, peu importe le genre qu’il aborde. Il le fait avec un rythme effréné, où aucune longueur ne se fait ressentir, bien aidé par le talent comique divin d’Aggarwal. Je ne vais pas m’étendre davantage sur le film, je vous invite cependant à lire les articles de Louan sur Rajamouli, bien plus calé que moi sur lui et qui a regardé toute la filmographie du monsieur pour vous faire ces beaux articles.

Magadheera de S.S. Rajamouli, 2h47, avec Ram Charan, Kajal Aggarwal, Dev Gill – Sorti en 2009

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