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[CRITIQUE] Insidious: The Red Door – Un enfer de famille

La saga Insidious, oscillant entre frissons et incertitudes, a su captiver les spectateurs au fil des années. Avec l’arrivée d’Insidious: The Red Door, réalisé par Patrick Wilson, les attentes étaient grandes quant à cette conclusion tant attendue de l’histoire de la famille Lambert. Cependant, malgré cet engouement, le film laisse un goût amer aux spectateurs. À la fois sur le plan de la réalisation et de l’intrigue, cette cinquième et peut-être dernier opus de la saga manque de panache et de créativité, ne parvenant pas à rivaliser avec les précédents épisodes.

PATRICK WILSON, (PRESQUE) RÉALISATEUR

Bien que Patrick Wilson ait acquis une renommée en tant qu’acteur dans les deux premiers films de la franchise, sa première expérience en tant que réalisateur laisse à désirer. Malheureusement, sa mise en scène se révèle banale et prévisible, empruntant sans audace les éléments déjà présents dans les volets précédents. On aurait espéré une approche novatrice, mais malheureusement, Wilson ne parvient pas à imposer sa propre vision. Les moments horrifiques manquent d’originalité et de suspense, laissant le spectateur dans un état d’ennui plutôt que de terreur. Cette déception souligne le besoin d’une maîtrise et d’une originalité telles que James Wan avait démontrées dans le premier Insidious.

La réalisation de Wilson pêche par son manque de subtilité et de maîtrise dans la création d’une atmosphère oppressante. Les plans statiques, pourtant prometteurs dans la scène d’ouverture, ne parviennent pas à captiver l’attention du spectateur tout au long du film. L’utilisation prévisible des jump scares et des effets sonores appauvrit davantage l’expérience, on ne ressent pas la montée de tension attendue. Wilson échoue à saisir les codes du genre et à les renouveler, rendant le film prévisible et dénué de surprises.

© 2023 CTMG, Inc. All Rights Reserved.
AUSSI PLAT QU’UNE PORTE

Insidious: The Red Door se concentre sur la relation tendue entre le père, joué par Patrick Wilson, et le fils, interprété par Ty Simpkins. Bien que ce choix narratif soit classique, il aurait pu apporter une profondeur émotionnelle au film. Cependant, le scénario pèche par la lenteur de sa mise en place et s’appuie sur une révélation que le public connaît dès le début du film. Par conséquent, la redécouverte n’apporte aucun intérêt et laisse un sentiment de déjà-vu. De plus, l’exploration du Lointain, élément essentiel de l’univers Insidious, est négligée et sous-exploitée, privant le film de sa dimension mystérieuse et captivante. Le potentiel de l’intrigue reste ainsi inexploité, donnant l’impression que le réalisateur n’a fait qu’effleurer la surface d’un univers qui aurait pu être approfondi.

En outre, le développement des personnages souffre de lacunes importantes. Ty Simpkins, dans le rôle de Dalton, offre une performance terne et dénuée d’émotion, loin du jeu convaincant qu’il avait pu offrir dans les premiers films de la saga sous la direction de James Wan. Les enjeux émotionnels entre les personnages sont mal exploités, et les relations entre eux manquent de profondeur et de complexité. Le résultat est une perte d’investissement émotionnel de la part du spectateur, qui ne parvient pas à s’attacher aux protagonistes de l’histoire.

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Le dernier produit des univers Wan déçoit à bien des égards. La réalisation peu inspirée de Patrick Wilson et une intrigue prévisible et sans relief plongent le film dans une banalité qui contraste avec les attentes des fans de la saga. L’absence de terreur véritable et l’exploitation limitée des éléments qui ont fait le succès des précédents volets contribuent à l’échec de ce dernier opus. Face à cette déception, on est en droit de se questionner sur la pertinence future de la franchise Insidious. Insidious: The Red Door aurait pu être pire et semble bien commencer avec ses 30 premières minutes, utilisant les petites peurs pour effrayer à minima. Cependant, c’est une déception qui ne parvient pas à renouveler l’intérêt de la saga et à susciter une véritable terreur chez les spectateurs aguerris.

Insidious: The Red Door de Patrick Wilson, 1h48, avec Patrick Wilson, Rose Byrne, Ty Simpkins – Au cinéma le 5 juillet 2023

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