[CRITIQUE] Freaky – Qui veut être dans le corps de Vince Vaughn ?

Le scénariste-réalisateur Christopher Landon a beaucoup retenu l’attention avec sa comédie d’horreur étonnamment amusante Happy Birthdead et sa suite pas aussi bonne mais toujours divertissante. Bien sûr, ce ne sont pas les premières incursions de Landon dans le genre. Il a écrit le thriller astucieux de 2007 Paranoïak et plusieurs suites de la franchise Paranormal Activity. Mais Happy Birthdead a montré son talent pour mélanger l’horreur et l’humour avec une portion de nostalgie. Le dernier film de Landon, Freaky, tente de trouver le même accord, mais avec des résultats mitigés. Produit par Blumhouse (comme la grande majorité de ce genre de production), Freaky emprunte à d’innombrables films de slasher et son concept de base est inspiré du célèbre roman pour enfants Freaky Friday de Mary Rodgers. Mais ce n’est certainement pas un film pour enfants. D’une part, il verse souvent vers le sang et le gore à un degré rigoureusement horrible. D’un autre côté, c’est souvent inutilement grossier avec une écriture qui fait grincer des dents.

Le film se déroule dans la ville pas si bien nommée de Blissfield. Il s’ouvre sur le meurtre brutal de quatre adolescents insupportables qui auraient pu être arrachés à n’importe quel nombre de films slasher des années 80. Un par un, ils sont massacrés d’une manière absurdement graphique par un tueur en série dérangé connu sous le nom de Blissfield Butcher (Vince Vaughn). La séquence est intentionnellement remplie de chaque effet, de chaque cliché et de chaque décision de personnage stupide digne du genre. C’est un ton assez amusant avec plusieurs hochements de tête aux fans d’horreur. De là, le film nous présente Millie Kessler (Kathryn Newton), une lycéenne timide et sans prétention qui souffre encore du décès récent de son père. À la maison, sa mère collante Paula (Katie Finneran) utilise l’alcool pour faire face à la perte tandis que sa sœur aînée Charlotte (Dana Drori), une policière, s’est enfermée émotionnellement. Ce n’est pas beaucoup mieux à Blissfield Valley High où Millie est constamment harcelée par un défilé sans fin de sous-doués peu aimables et de petits morveux. Comme Halloween à Haddonfield, le bal du lycée signifie la mort à Blissfield. Après le grand match, Millie se retrouve coincée sur le terrain de football sans retour. Fraîchement sorti en tuant le fourrage de l’adolescence à l’ouverture du film, le Boucher repère Millie, la poursuit sur le terrain et la poignarde avec un couteau mystique qu’il a volé d’une scène précédente, les amenant à échanger des corps. Oui, c’est complètement ridicule et le film ne tente même pas de l’expliquer. Mais je suis plutôt content. Le film sait que c’est idiot, alors pourquoi perdre du temps à essayer de comprendre ?

Le film s’appuie plutôt sur ses deux plus grandes forces : Vaughn et Newton. Vaughn est particulièrement drôle, canalisant la personnalité et les sensibilités d’une adolescente terrifiée. Newton obtient en fait la tâche la plus difficile et l’obtient remarquablement bien. Malheureusement, les deux sont entourés par une série de personnages secondaires allant de fade et peu profond à lamentablement odieux. Bien sûr, beaucoup sont intentionnellement écrits comme des stéréotypes, mais cela ne les rend pas empathiques et leurs dialogues parfois épouvantables ne sont pas plus faciles à digérer. Finalement, la prémisse du film commence à manquer de gaz, se reposant dans sa deuxième partie uniquement sur le dos de Vaughn et Newton. 

Dans l’ensemble, les éléments d’horreur fonctionnent plutôt bien, des meurtres hystériquement exagérés jusqu’aux rares moments où le film se calme et crée de la tension. L’humour, lui, est beaucoup plus inégal. Il est à son meilleur quand il parodie les genres horrifiques. Malheureusement, il insiste pour s’engager sur la voie d’autres comédies d’adolescents sans inspiration qui sapent son potentiel. On se retrouve donc dans la position frustrante d’admirer certaines parties de Freaky et de souhaiter pouvoir jeter le reste.

Freaky actuellement au cinéma.

0
0

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *