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[CRITIQUE/DVD] L’Equipier – Un Tour de force

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Par Louan Nivesse

La Belgique est le pays du vélo et du cyclo-cross. Beaucoup à travers le monde prennent le temps de faire du vélo tous les jours ou au moins toutes les semaines, certains avec plus de fanatisme que d’autres. C’est aussi pour cette raison que le cyclisme est très important en Belgique. En effet, chaque année, les performances des coureurs belges sont attendues avec impatience lors des célèbres classiques que sont le Giro, la Vuelta et le Tour de France. Cependant, cette dernière course cycliste mondialement connue a souvent été le théâtre de drames sportifs peu surprenants. Par exemple, le Tour 1998 a été complètement assombri par le scandale de dopage entourant l’équipe Festina. C’est pourquoi cette édition est aujourd’hui connue sous le nom de “Tour Dopage”. Mais comment les choses se sont-elles réellement passées à l’époque ? C’est ce que raconte la fiction L’Equipier, une coproduction irlando-belge avec Louis Talpe.

Nous sommes en 1998 et l’été pointe le bout de son nez. Pour de nombreux amateurs de sport et de cyclisme, cela signifie que le Tour de France annuel se profile à nouveau à l’horizon. Cette année, la situation est légèrement différente, puisque le départ du Tour est donné dans la capitale irlandaise, Dublin. Comme beaucoup d’autres coureurs, le célèbre mais malheureux Belge Dominique Chabol se prépare pour la première étape. Mais cette fois, la pression est énorme : Chabol a 39 ans et pourrait bien disputer son tout dernier Tour. En effet, il n’y a toujours pas de perspective de prolongation de contrat. De plus, les années de dopage font peu à peu sentir leurs effets et l’homme se lasse de son rôle de “domestique”, un coureur qui roule au service des autres et qui ne peut jamais gagner lui-même. Comment Chabol va-t-il remplir son rôle dans ce Tour ? Arrivera-t-il au bout du Tour ?

© Epicentre

Le cyclisme ne se résume pas à la question de savoir qui franchit le premier la ligne d’arrivée à la fin de la course. Le sport de haut niveau, c’est aussi toute la machine qui se met en place derrière la performance finale. C’est, entre autres, l’objet de la coproduction belge L’Equipier. En effet, le film montre très bien comment l’aîné Chabol, devenu un “vieux briscard”, vit l’épreuve du Tour après toutes ces années. Cela inclut des coéquipiers hystériques, des contrôles de dopage très excitants et des situations où la vie est en danger. L’accent est mis sur ces deux derniers éléments, qui se sont bien sûr déroulés en grande partie pendant le Tour 1998. Le réalisateur-scénariste Kieron J. Walsh et ses directeurs de la photographie parviennent dans une certaine mesure à rendre tout cela tout à fait crédible. C’est juste que le réalisateur se trompe parfois de mots et que l’on se sent un peu perdu à la fin du film. De plus, l’ensemble est un peu trop brouillon.

Dans une certaine mesure, ces éléments négligés et confus sont dissipés par l’excellente interprétation des acteurs. Par exemple, le sportif Louis Talpe, qui a vraiment le physique parfait pour le rôle de Chabol, élève à lui seul le film vers un niveau plus élevé. L’artiste de la Flandre occidentale incarne de manière très crédible sur grand écran le cycliste de 39 ans qui en a peu à peu marre du monde entier, mais qui ne veut pas s’en défaire. Il est secondé par le brillant Iain Glenn, plus connu du grand public pour son rôle de Sir Jorah Mormont dans Game of Thrones. Lui aussi fait preuve d’un excellent jeu d’acteur, avec un fantastique accent écossais. Le film met également en vedette Matteo Simoni, la gracieuse Tara Lee et Ward Kerremans dans d’excellents seconds rôles.

De nombreux cinéphiles et amateurs de cyclisme attendaient avec impatience L’Equipier. A juste titre, car le film contenait apparemment beaucoup d’éléments intéressants et une très belle distribution. Malheureusement, le réalisateur Kieron J. Walsh ne parvient pas à répondre à ces énormes espérances. Le scénario contient en effet quelques pistes intéressantes, mais ne les explore pas suffisamment. Il en résulte un sentiment d’inachevé, qui se manifeste d’autant plus à la fin du film. Mais Talpe, Lee et Glenn, grâce à leur bonne interprétation, apportent une bouffée d’air frais qui rend finalement le film plus qu’intéressant.

L’Equipier est disponible en DVD chez Epicentre Films, il comporte (en plus du long-métrage), un entretien avec le réalisateur et un court making-of. Ne manquez donc pas ce film.

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