Ce deuxième épisode poursuit avec logique l’intrigue du précédent concernant les retrouvailles du personnage avec son fils Harrison, sujet central, auquel Dexter doit faire face. La mise en scène est toujours très posée, prenant le soin de cadrer les personnages dans un ensemble beaucoup plus vaste, à l’occasion d’une séquence où Dexter tente de dissimuler les traces de sang laissées à découvert. Et pourtant, malgré le classicisme apparent de l’ensemble, tel un personnage luttant contre son passé, Dexter : New Blood confirme être déjà la proposition intéressante et complémentaire à la série originelle.
Qu’il s’agisse de la policière comme du fils, ce sont deux figures à la fois attachantes pour le personnage vis-à-vis de son présent comme de son futur, comme menaçantes pour son passé. Au fond, ce deuxième épisode introduit un nouvel enjeu des plus retrouvés dans les premières saisons de Dexter, un psychopathe séquestrant une jeune fille, en plus de la disparition du jeune meurtrier que Dexter tente de faire passer comme enfui du pays pour se sortir des mailles du filet. Une menace encore une fois persistante, mais où Dexter conserve un peu de répit. Des échanges entre son fils, une humanité tout entière reprend le dessus sur le personnage, à l’inverse de l’épilogue de l’épisode précédent, confiant la crainte des dark tendancies.
Le besoin d’être guidé, au nom du père et du fils
C’est également l’occasion d’introduire la responsabilité parentale au centre de l’épisode, questionnée par la policière, considérant qu’être présent pour l’enfant, ce serait faire la part des choses. Être présent pour son fils, comme pour la femme qu’il aime, le personnage semble s’engager progressivement, malgré tous les risques demeurants. Michael C. Hall et Jack Alcott exploitent ici toutes leur qualité d’interprétation.
La réminiscence des démons, entre sang et affect familial.
On notera (encore) de belles touches d’humour à l’occasion d’une scène absolument hilarante où Dexter, confronté à la vision de Debra, rugit dans sa voiture, regardé par une jeune fille, réagissant par le Peace and love. Cela pourrait être le résumé de ce début de série, une conciliation juste d’humour noir comme de drame familial. Parce qu’au fond, au-delà de ne pas se faire découvrir, Harrison pourrait bien entendu devenir le nouveau condamné, et Dexter le sait depuis bien longtemps.
Déjà essentiel pour la suite de la série, cet épisode pose les bases narratives avec grande efficacité, sans précipitation. La voix-off ressurgissant, le grand thème de Dexter revient, celui de la lutte entre le bien et le mal, comme de sa personne et d’une conscience machiavéliquement attachante. Bien des menaces et des attachements affectifs lient le personnage, et l’on ne demande qu’à découvrir où tout cela va mener…
⭐⭐⭐⭐
Note : 4 sur 5.Dexter : New Blood exclusivement disponible sur MyCanal à partir de décembre 2021.