[CRITIQUE] De l’autre côté du ciel – Les pieds sur terre, la tête dans les étoiles

Quel est le premier film que vous avez vu au cinéma ? Une question importante car pour beaucoup de personnes ça a été le début de quelque chose. Le début d’une cinéphilie, d’un regard, d’un point de vue sur l’art et sur ce qui nous touche. Si Disney et Pixar ont eu pour longtemps le monopole du premier film vu au cinéma comme un gage de qualité, les animés Japonais ont souvent été vus comme une consécration, comme le symbole des premiers films de la maturité, ceux devant lesquels on a eu le droit de pleurer devant nos parents et nos amis. C’est une première claque. Vous vous êtes surement déjà dit : « Mince ! Pourquoi je n’ai pas découvert ça avant ? ». Et si on n’inversait pas la donne. Au lieu de commencer par Disney, commençons par un animé et une culture moins occidentale. Tournons la tête vers les étoiles avec De l’autre côté du ciel.

C’est l’histoire d’une ville où les gens n’observe pas le ciel. Celui-ci est couvert de fumée, celle des usines. Néanmoins, depuis la disparition de son père, le rêve de Lubishi est de voir un jour une étoile, car son père lui en parlait tout le temps. Il devient donc ramoneur pour être au plus près du ciel. Jusqu’au jour où il sauve d’un camion poubelle un drôle d’être fait de détritus qu’il baptise Poupelle. Et c’est là que commence leur aventure à la recherche des étoiles.

La première chose qui frappe avec ce film c’est sa direction artistique. Le style d’animation rappelle celui des jeux vidéo Professeur Layton sortis il y a une dizaine d’années sur Nintendo DS. L’effet madeleine de Proust dès lors qu’on passe au-dessus du style d’animation atteint d’abord ses limites. La première partie du film souffre d’un effet camion de bonbons. Le film cherche à appâter les enfants avec un scénario montagne russe qui dans ses vingt premières minutes n’est que succession de cris et de malheurs potaches aux couleurs fluo pour attirer et captiver l’attention des plus jeunes. Après ça, le film peut commencer et se livrer vraiment pour ce qu’il est : une aventure steampunk à la fois enfantine et mature.

La maturité peut vous interpeller mais le film peut être parfois dur et loin des standards de scénario d’animation contemporaine. C’est un scénario à l’ancienne qui s’il se permet de la tendresse est aussi cruel par moments. Cependant, il ne faut pas le rater et y aller en famille. C’est une ode à la rébellion, au fait se changer le monde, d’accepter sa différence, à faire attention à l’environnement. Ce sont de belles valeurs à partager aux enfants. Avec une histoire mature et enfantine, le film se dévoile comme un Princesse Mononoké aux contextes plus modernes. Comme tout films à faire découvrir aux plus jeunes, il nécessite un accompagnement : rébellion, terrorisme écologique, oppressions, manipulation gouvernementale, etc. Autant de thèmes brassés par le film qui peuvent choquer l’enfant s’il n’y a pas un accompagnement.

De l’autre côté du ciel est un film qui se situe entre deux rives. Celle des très jeunes enfants et celle d’un public plus mature. Pourtant, c’est un film d’animation de qualité avec un doublage soigné (merci Philippe Katerine), qui s’embourbe en première partie avant à laisser place à son vrai potentiel en seconde. Le long-métrage des petits et des grands enfants à voir en salle, définitivement.

Note : 3.5 sur 5.

De l’autre côté du ciel au cinéma le 17 août 2022.

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