[CRITIQUE] Come True – Cauchemar Retrowave

Les tourments de Sarah, lycéenne en proie à des démons intérieurs, dessinent une toile d’existence marquée par l’évitement de sa mère pour des raisons énigmatiques, la conduisant à osciller entre le refuge de son amie Zoe et les bancs publics des parcs pour y trouver un sommeil sans repos. Son errance se mêle à des épisodes de somnolence en classe, assortis de moqueries de ses pairs, laissant présager un avenir sombre. Cependant, son plus grand fardeau réside dans des cauchemars aussi terrifiants qu’inexplicables. Une lueur d’espoir surgit sous la forme d’une étude rémunérée sur le sommeil, menée à l’université. Équipée d’un attirail rétro-futuriste évoquant l’imaginaire de Cronenberg, Sarah, accompagnée de quelques autres participantes, est soumise à une surveillance nocturne orchestrée par Jeremy et le mystérieux Dr. Meyer. Les objectifs de cette étude et les intentions de ses initiateurs demeurent obscurs pour Sarah, dont les cauchemars s’intensifient à mesure qu’elle s’y prête.

Les cauchemars de Come True représentent sans conteste son atout majeur. Contrairement à d’autres films jouant sur l’ambiguïté entre le rêve et la réalité, ce long-métrage annonce clairement le basculement dans le monde onirique. Chaque cauchemar est méticuleusement capturé dans une séquence récurrente, balayant des corridors étroits et sombres. À chaque itération, cet environnement se transforme, se déforme, et les silhouettes menaçantes se rapprochent. Accompagnés d’une partition musicale palpitante, ces cauchemars répétitifs s’achèvent toujours avant que le rêveur ne soit englouti par une obscurité menaçante.

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La répétition de ce cauchemar, associée au motif récurrent des personnages en fuite à travers des espaces confinés, confère au film une cadence cyclique et haletante. Les protagonistes, en quête de réponses, ne sont pas pourchassés comme dans d’autres films d’horreur, mais cherchent plutôt à percer le mystère de leurs tourments nocturnes. Les instants où Sarah ou Jeremy s’éveillent d’un cauchemar sont parmi les plus angoissants du film, suscitant des frissons palpables. La force de Come True réside également dans sa capacité à élever des moments en apparence banals à un niveau de tension insoutenable. Dans une séquence mémorable, un personnage, figé par la terreur, pleure face à une menace invisible, tandis que les observateurs de l’étude contemplent la scène depuis une pièce adjacente. Cette scène, magnifiquement montée et éclairée, suscite une terreur viscérale.

Come True déploie une énergie captivante alors que les personnages semblent se diriger inexorablement vers la source de leurs tourments nocturnes. Cependant, la révélation finale, bien que attendue avec impatience, déçoit par son manque de clarté et son impact limité. Malgré cette déception, le film demeure une prouesse artistique indéniable. Son esthétique rétro-futuriste, sa palette de couleurs néon, sa partition synthétisée et sa représentation saisissante des cauchemars en font une expérience cinématographique inoubliable.

Come True de Anthony Scott Burns, 1h45, avec Julia Sarah Stone, Landon Liboiron, Skylar Radzion – Au cinéma le 30 juin 2021

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