Il est indéniable de constater que dans les années 90, notamment durant la seconde moitié de cette décennie, les bandes dessinées ont souvent été l’objet d’adaptations cinématographiques. Parmi celles-ci figurent des productions telles que The Mask, Men In Black, Judge Dredd et Spawn, parmi lesquelles se trouve également Barb Wire. Toutefois, malgré les attentes élevées, le succès critique et public de ce dernier s’est révélé en-deçà des espérances. Les producteurs ont misé principalement sur la renommée de son actrice principale, Pamela Anderson. Il est désormais temps de rendre hommage à cette modeste et divertissante création cinématographique.
Dans un contexte de seconde guerre civile ravageant les États-Unis au 21ème siècle, la ville de Steel Harbor, dernier bastion de liberté, accueille la rébellion contre un régime fasciste. Barb Wire, propriétaire du night-club “Hammerhead”, se distingue également en tant que redoutable chasseuse de primes. Lorsque son ancien amant, Axel Hood, sollicite son aide dans une affaire cruciale, elle accepte sans hésiter… Le long-métrage suscite en lui une forme d’affection inexplicable, qu’il s’agisse du charme de Pamela Anderson ou de son action captivante. Bien qu’il ne puisse prétendre à une qualité exceptionnelle, il offre néanmoins un divertissement incontestable.
Barb Wire s’apparente à une réinterprétation du légendaire Casablanca de Michael Curtiz. Cette parenté, non revendiquée par les scénaristes et le réalisateur à l’époque de sa sortie, a été partiellement soulignée par le Nostalgia Critic en août 2016.
Ces similitudes se limitent essentiellement au niveau scénaristique, notamment dans les interactions entre les personnages et leurs histoires passées. Le reste du film s’éloigne totalement du classique de 1942. Là où Casablanca narre une simple romance, Barb Wire s’appuie sur cette trame pour offrir un spectacle d’action fantasmatique, mettant en scène un symbole sexuel sur fond de musique électronique, le tout sublimé par des jeux de lumière stroboscopiques.
Il est évident que David Hogan ne cherche pas à réaliser un chef-d’œuvre. Son objectif premier est de créer un divertissement plaisant, capitalisant sur la popularité de son actrice principale et de ses attributs généreux. Et le résultat est là, car le personnage central, incarné par Pamela Anderson, est un régal pour les yeux. De plus, la voir distribuer des coups et s’engager dans des fusillades parfaitement orchestrées ne manque pas de séduire. En outre, Pamela s’est investie pleinement dans le tournage, réalisant elle-même la plupart de ses cascades par choix personnel. Son enthousiasme est palpable, et l’action demeure l’élément phare de ce Barb Wire, tant pour elle que pour le réalisateur.
Mais ce n’est pas tout, car Hogan exploite également le charme opulent et hypnotique de la poitrine de son actrice principale, Pamela, qui manie sa plastique avec autant de dextérité que d’autres manient la guitare. Son image monopolise l’écran, sans jamais dévoiler le moindre téton, et relègue le reste du casting au second plan, ce qui n’est pas nécessairement un mal. Ainsi, c’est bel et bien Pamela Anderson qui confère tout l’intérêt visuel et actionnel à l’ensemble, car malgré ses lacunes scénaristiques, il parvient à maintenir le spectateur en haleine pendant une heure et demie grâce à sa mise en scène “rock’n’roll techno bunker”, qui élève ce semi-nanar au rang d’œuvre irrésistible.
Reflet d’une époque pas si lointaine, Barb Wire semble aujourd’hui souffrir des critiques passées. Pourtant, bien que nécessitant une certaine indulgence, ce long-métrage demeure indubitablement divertissant et mérite d’être revisité pour passer un agréable moment.
Barb Wire de David Hogan, 1h35, avec Pamela Anderson, Temuera Morrison, Udo Kier – Sorti en 1996