Dernier film d’animation Disney, Avalonia se garde bien de sortir uniquement sur la plateforme Disney + au regard de ce qu’il propose en matière de cinéma. Alors que Searcher Clade, apprenti explorateur voit son père disparaître lors d’une escapade pour gravir la montagne d’Avalonia, c’est plus tard lorsqu’il se retrouve lui-même adulte qu’il sera confronté au danger équivoque. Premier à avoir découvert une forme d’énergie renouvelable pour l’électricité par les plantes, il sera amené à la protéger en tentant de l’extraire du monde au-delà de la montagne où elle se concentre progressivement. Si le pitch du film est relativement plaisant, à la fois eco friendly et assez intéressant au regard de la famille, l’écriture ne permet jamais de concrétiser ces espérances.
Le film est malheureusement plat, de la première à la dernière seconde. Les personnages ne donnent jamais l’impression de réfléchir à un quelconque moment, se contentant d’agir pour faire avancer l’intrigue de la plus quelconque des manières. Cela est particulièrement vrai pour les péripéties, convenues et sans enjeux, où les retrouvailles entre le fils et le père n’ont absolument aucun impact psychologique et affectif sur les personnages. Si ce n’est des hourras, et autres expressions grossières, cela peine à convaincre surtout lorsque le père (Jaeger Clade) change autant de caractère entre le passé et le présent sans même que l’on nous en explique le pourquoi.
Evidemment, ces personnages ont grandi et ne sont plus les mêmes. Mais il n’y a pas de rapport au temps concrètement exploité, contrairement au En Avant (2020) des studios Pixar qui partage quelques similitudes dramatiques. Pour le reste, l’histoire est assez bancale, et le réalisateur Don Hall semble se perdre à évoquer les difficultés de l’éducation, le besoin d’une énergie renouvelable. Le film fonctionne au ralenti dramatique, les personnages n’ont peu ou pas d’évolution, alors que le rythme d’action est constant. Heureusement, quelques passages animés permettent de relever l’ensemble en donnant un peu de plaisir visuel, mais cela n’est pas suffisant.
Le pire restera sans doute l’approche du récit d’aventure, déjà exploité à de maintes reprises par Disney à l’occasion de Raya et le dernier dragon (2021), ou même Atlantide (2001) et la Planète au Trésor (2002). Rien n’est épique, et surtout pas impressionnant, en comparaison même des récits les plus banals de Disney, alors que le budget pour le film était très élevé, équivalent à plus de 130 millions de dollars. C’est à se demander où l’argent est concrètement investi, surtout au regard de la créature bleue peu attachante et originale esthétiquement parlant. On remarquera également que la mise en scène ne cherche jamais à prendre de la distance, susciter la contemplation des paysages, et même suivre l’action en continu. Tant de freins qui ne permettent pas au film de décoller.
Le peu de dangers de la terre d’Avalonia n’aidant pas, il n’est pas évident d’être inquiet du sort des personnages, et le happy end ne peut être qu’évident au regard du désert complet de la terre. Les espèces animales et végétales n’étant par ailleurs jamais introduites sur la terre, le bâclage de cet univers est constatable. C’est simple, les passages émotionnels sont présents, la péripétie qui sépare le personnage principal du personnage secondaire aussi, mais rien ne va plus loin que l’ébauche. C’est ce qui sépare encore et depuis toujours, les studios Disney de Pixar.
Si Avalonia introduit le premier héros homosexuel, dans un souci d’inclusivité, on ne peut pas dire que le reste du film soit autant louable dans ses intentions. Dommage, car le film commençait tout de même très bien à souligner la timidité du personnage, qui l’empêchait d’avouer son faible pour l’autre jeune. Il aurait fallu ancrer davantage leur relation au sein du récit, la rendre plus intéressante et émouvante. En l’espèce, ce n’est pas le cas et plus le film avance, moins le personnage principal est particulièrement intéressant.
Globalement, le long-métrage n’est pas une réussite car il est expédié. Pas si éloigné des suites dispensables des classiques Disney, Avalonia ne dispose pas d’une écriture soignée. Le parcours des personnages reste prévisible, il sera vite oublié des mémoires malgré ses bonnes intentions. Le propos sur l’écologie a été vu, et ailleurs, ne serait-ce que sur le magnifique Wall-E (2008) d’Andrew Stanton, belle romance imprégnée des problématiques modernes. Un autre récit sur un handicap mondial, qu’on préférera revoir plutôt que cet objet cinématographique assez programmatique.
⭐⭐
Note : 1.5 sur 5.Avalonia, l’étrange voyage sur Disney+ le 23 décembre 2022.