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[CQL’EN BREF] Et plus si affinités (Olivier Ducray & Wilfried Méance)

Adaptation de Sentimental, un film espagnol réalisé par Cesc Gay, Et plus si affinités n’a pas grand-chose d’attrayant sur le papier. Cette comédie française au scénario de quiproquos basiques enferme des archétypes dans une pièce où les punchlines s’enchaînent pour tenter de faire rire le spectateur. Le couple formé par Isabelle Carré et Bernard Campan – qui se retrouvent après La Dégustation – incarne des cinquantenaires tristes dans leur relation, confrontés à leurs voisins du dessus, interprétés par le couple de jeunes adultes Julia Faure et Pablo Pauly, emplis d’amour et de liberté sexuelle. Ces deux générations et ces deux modes de vie vont se confronter le temps d’une soirée autour d’un gigot, remettant en question la routine et le mal-être des adultes plus âgés.

Tout comme l’habitat où se déroule l’action, cette pièce de théâtre filmée semble confinée et étouffante. Dès les premières minutes, il est évident que la forme cinématographique n’apporte strictement rien de plus, sinon la nécessité pour les acteurs de ne pas jouer devant un public en direct pendant plusieurs mois. Les mouvements de caméra sont rares, limités à des plans fixes et des contre-champs. Cependant, en faisant abstraction du manque d’originalité du scénario, on peut reconnaître à Olivier Ducray et Wilfried Meance (à l’écriture et à la réalisation) le mérite de maintenir un rythme comique efficace. Les deux dynamiques de couples sont crédibles, et les interactions calmes ou plus tendues entre eux provoquent de véritables rires, malgré un jeu parfois juste mais mécanique des deux hommes.

Il est malheureux que cette adaptation reste très franco-française, avec ses intrigues secondaires comme celle du chien et le revirement de situation final du couple, qui vient saborder la réflexion sur la liberté sexuelle et l’émancipation amorcée durant une heure vingt. En France, pourquoi les comédies (dramatiques) mettant en scène des couples mariés en crise se concluent-elles toujours par leur réconciliation ? Surtout dans ce cas précis, où l’intrigue tourne autour du manque de désir ressenti par Sophie, une quinquagénaire. On ne peut que compatir avec Isabelle Carré, contrainte d’endosser pour la troisième fois le rôle d’une femme en couple avec  Bernard, campant une nouvelle fois un passionné de vin…

Et plus si affinités de Olivier Ducray et Wilfried Meance, 1h17, avec Isabelle Carré, Bernard Campan, Julia Faure – Au cinéma le 3 avril 2024

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