Cette critique de Enzo, le croco doit commencer par reconnaître que les enfants présents lors de la projection ont plus ou moins apprécié le film. Ils se sont amusés, ils ont ri, ils ont pleuré – ils ont été divertis. Pour ce qui est des adultes, cependant, c’est une autre histoire. Bien que ce film ait certainement des moments que toute la famille peut apprécier, ils sont peu nombreux et espacés.

Le film commence fort. Il est presque instantanément intriguant lorsque nous apprenons comment Hector a acquis Enzo comme animal de compagnie (et comment Enzo a reçu son nom). En les voyant se lier d’amitié autour d’une chanson et d’une danse, les spectateurs auront le sourire jusqu’aux oreilles en bougeant dans leur siège. Mais c’est lorsque Hector, merveilleusement interprété par Javier Bardem, disparaît du film que les choses commencent à prendre une mauvaise tournure. Oui, il revient, et oui, le film devient alors plus intéressant et plus émotionnel, mais il traîne un peu au milieu. Shawn Mendes incarne Enzo, qui ne peut communiquer que par la chanson. C’est un crocodile adorable et câlin bien qu’il soit, eh bien, exactement cela. Un crocodile. Il est facile de l’encourager, mais il est également triste de voir la façon dont il est traité par les autres, en particulier par Hector à son retour. Il devient évident qu’il se dispute l’amour de cet homme, mais qu’il ne le mérite pas vraiment.

Pourtant, lorsqu’il entre dans la vie de Josh (Winslow Fegley), les deux hommes créent un lien et deviennent rapidement amis. Ils ont besoin l’un de l’autre et cela devient une relation mutuellement bénéfique. Il y a plusieurs chansons entraînantes comme « Top of the World » et « Take a Look at Us Now » qui offrent quelques séquences de danse uniques et divertissantes, mais cette dernière est jouée beaucoup trop souvent tout au long du film, ce qui la rend presque insupportable. C’est une bonne chanson, mais elle n’avait pas besoin d’être utilisée autant qu’elle l’a été. Le plus gros problème de Enzo, le croco est qu’il aurait dû accorder plus de crédit aux enfants. Une grande partie du scénario est simplifiée pour que les enfants puissent s’identifier et comprendre. C’est dommage car il y a de grandes leçons à tirer sur le fait d’être soi-même et de ne pas se soucier de ce que pensent les autres, ainsi que sur le trac et la recherche du vrai bonheur, dans ce film.

Enzo, le croco recèle quelques moments drôles et stupides, mais malheureusement, on a l’impression qu’il prend quelques coups bas. Écoutez, nous aimons les blagues sur les caca et les pets autant que les autres, mais quand personne dans la salle ne rit d’un chat qui a la diarrhée, c’est peut-être trop forcé. Il y a plusieurs blagues comme celle-ci, qui ne fonctionnent pas dans l’ensemble, mais au moins il y en a quelques-unes qui feront rire le public. Il faut savoir que pour les enfants qui s’investissent dans l’histoire, et dans Enzo, il y a des scènes intenses et émotionnelles vers la fin. Alors les parents, soyez-en conscients si vous emmenez votre famille le voir.

Les animaux en CGI ne sont jamais faciles, et le crocodile, ainsi que le chat, dans Enzo, le croco ne sont pas si impressionnants. Ils ont l’air plutôt bien, mais il est très clair qu’ils ne sont pas réels. Cela passe facilement inaperçu au fur et à mesure que le film avance, mais c’est un peu déroutant au début. En fait, ils n’ont pas l’air réels, mais ils n’ont pas l’air affreux non plus. Enzo, le croco est sûr d’être un succès avec les jeunes, il est sain et amusant en grande partie. Honnêtement, certains adultes pourraient également l’apprécier. C’est un bon film à voir en famille, mais ne vous y rendez pas trop vite.

Le jeu des acteurs est en grande partie super, mais le scénario semble trop abruti pour un plus jeune public. Il perd sa place entre la comédie et la musique, malheureusement. C’est quand même quelque chose qui peut plaire à la famille, donc ce n’est pas une catastrophe totale.

Enzo, le croco au cinéma le 30 novembre 2022.