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[CRITIQUE] Halloween Ends – Boucherie finale

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Par Vincent Pelisse

La saga Halloween, qui depuis 2018 poursuit l’histoire du chef-d’œuvre de John Carpenter sorti 40 ans plus tôt, affiche son chapitre final avec Halloween Ends, toujours réalisé par David Gordon Green.

Après un premier volet renouant de manière efficace avec le film original, et un second qui se concentrait habilement sur le traumatisme des habitants de Haddonfield, en déchaînant une rage et une violence sans précédent, l’attente pesait lourd sur ce dernier opus. Il devait offrir une conclusion satisfaisante à la saga, mais aussi donner lieu à un affrontement final très attendu entre Michael Myers et Laurie Strode, la « final girl » ultime.

Si le postulat de départ paraissait plus ou moins être sur des rails, force est de constater que la direction prise est pour le moins surprenante. Il va être difficile de continuer à développer cette critique sans dévoiler des éléments de l’intrigue, donc si vous ne souhaitez rien savoir, revenez ici après votre visionnage. Pas de grosse révélation à signaler mais ce n’était pas quelque chose d’attendu.

© Universal Studios. All Rights Reserved.

Halloween Ends introduit un nouveau personnage, qui va s’immiscer dans le quotidien de Laurie et sa petite-fille Allyson : Corey Cunningham, un jeune garçon lié à une tragédie accidentelle dont beaucoup pensent qu’il est le coupable intentionnel, ce qui le rend ostracisé par une partie d’Haddonfield. En effet, la population, en manque de croquemitaine suite à la disparition de Michael Myers, a tendance à projeter ce rôle de psychopathe sur le pauvre Corey, qui tente juste de retrouver une vie normale, au même titre que les locaux, après les événements que l’on connaît.

Une idée intéressante, sauf qu’elle ne s’arrête pas à ça, et c’est là que les choses se compliquent. Corey va se retrouver nez à nez avec le célèbre tueur masqué, tapis dans les égouts, comme en hibernation, et va sans le vouloir, enclencher son réveil. Jusqu’ici, pas de problème, il fallait bien trouver un moyen de le faire revenir. Sauf que justement, il ne revient pas vraiment, enfin, pas de suite, et c’est plutôt le jeune garçon qui va le « remplacer », et même endosser son costume et son masque… 

Cette idée de contamination du Mal est bien présente dans la filmographie de John Carpenter, et c’est quelque chose qui avait déjà été effleuré dans Halloween 4 en 1988. Le souci étant qu’on se retrouve ici avec un faux Michael Myers, mais qui fait exactement les mêmes choses que lui. Autant nous donner à voir le vrai, si c’est pour dézinguer des gens brutalement. 

© Universal Studios. All Rights Reserved.

Par conséquent, la promesse du film (et de son marketing) est bien déceptive puisque l’affrontement avec Laurie n’est même pas teasé pendant le film, histoire de faire monter un peu la tension… Non non, Myers finit par se retrouver comme par hasard dans la maison de Laurie 20 minutes avant la fin, et s’ensuit un duel (correct au demeurant) pas assez jouissif puisque cette situation n’a pas été abordée plus tôt dans le film.

De plus, si l’idée de montrer que la vie reprend son cours à Haddonfield, et que les personnages, y compris Laurie, commencent à entrevoir un futur radieux, est vraiment intéressante, probablement trop de temps y est consacré, en oubliant que l’on est dans un slasher avec Michael Myers…

La mise en scène de David Gordon Green, qui n’avait jamais été aussi brillante que celle de Carpenter, arrivait quand même à proposer quelques bonnes idées dans les deux précédents opus, alors qu’ici, c’est malheureusement très peu inspiré, voire quelconque.

Halloween Ends peut être considéré comme une conclusion satisfaisante à la saga sur le papier, en enterrant la possibilité d’une nouvelle suite (sauf reboot hors continuité), mais en demi-teinte en ce qui concerne l’exécution de ses idées, beaucoup trop maladroites. Reste l’audace d’avoir tenté cette direction, surtout dans le chapitre final.

Note : 2.5 sur 5.

Halloween Ends au cinéma le 12 octobre 2022.

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