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Paroles de commerçants est un documentaire qui se focalise sur le point de vue des commerçants durant cette crise sanitaire. Celui-ci met en lumière 13 personnes dans une série d’entrevues questions/réponses.
Malheureusement, le documentaire de Jocelyn RAMI ne va pas plus loin que ça. Ce n’est qu’une succession d’interviews, avec les mêmes questions pour chaque commerçant et le tout sans point de vue du créateur ni mise en scène. Le créateur ouvre son film avec une série d’extraits télévisés politiques visant à contextualiser le documentaire, ces extraits sont malheureusement hors sujet. Pour ouvrir de manière pertinente le documentaire, sans laisser tomber l’idée, il aurait été plus judicieux de mettre des extraits en rapport avec le sujet principal : les commerces. Cette introduction n’a donc aucun impact sur la suite, c’est du temps en trop. D’ailleurs, au niveau du temps, le documentaire dure une trentaine de minutes. Cependant, le ressenti est double. Cette succession d’interviews semble interminable tant les questions sont redondantes, les réponses similaires. Mieux aurait fallu poser la caméra et laisser les différents interlocuteurs parler de ce qu’ils veulent sans question au préalables.
Niveau mise en scène, c’est désastreusement vide. La caméra filme en format portrait (image directe d’un smartphone) avec le son direct de l’appareil. Tout d’abord, hormis pour développer un point de vue (ce dont on doute clairement), il ne faut jamais filmer avec ce format. C’est un format anti-cinématographique, souvent moche, impertinent. Ensuite, le son de l’appareil rend la majorité du documentaire inaudible. On entend la musique provenant des commerces, la machinerie : le tout se superpose avec les différents propos. Enfin, pour terminer, pourquoi ne pas avoir fait de recherches historiques, chiffrées ou politiques pour, en plus des témoignages, fournir des informations claires aux spectateurs. Aucun propos n’est illustré, aucun narrateur pour documenter, aucun extrait pertinent à découvrir. Le rythme global en prend un coup et c’est bien dommage.
Ainsi, le documentaire sonne comme un vide. Jocelyn RAMI montre qu’il veut concrétiser des projets, qu’il a envie de créer : c’est cette niaque qu’il faut garder pour l’avenir. Mais malheureusement, son documentaire ne réussit pas à l’être sur de nombreux points. Il n’est vraiment pas complet, il manque beaucoup trop d’informations, de mise en scène pour être un minimum satisfaisant. Pour terminer, le générique est important pour conclure une œuvre, or l’auteur est tombé dans le piège de l’humour malgré le sujet sérieux. On ne remercie pas Quentin DUPIEUX, Orelsan ou Stromae… C’est une grosse erreur.
Faites-vous votre propre avis, soyez respectueux et bienveillant : tout le monde sera content.
Paroles de commerçants est disponible sur Youtube.