Sans discréditer ce premier long métrage d’Ángel Gómez Hernández, on en a un peu marre de ces films d’horreur répétitifs. C’est étrange car il y a quelques années, nos opinions sur l’horreur étaient assez limitées et on était facilement effrayé par tout ce qui arrivait sur nos écrans. Quelques années de films et de découvertes plus tard, on comprend maintenant tous les clichés du genre. Dans ce genre si convoité, on recherche tous les films qui vont sortir du rang comme peuvent très bien le faire des réalisateurs comme Ari Aster et Robert Eggers, par exemple. Cependant, N’écoute pas (Voces en VO) est loin de ça..
Synopsis : Daniel (Rodolfo Sancho) et Sara (Belén Fabra), avec leur fils Eric (Lucas de Blas) de neuf ans, ont déménagé, il y a quelques jours, dans un nouveau manoir, perdu dans la campagne forestière. Ils le réhabilitent pour le vendre plus tard. Eric y voit une psychologue (Beatriz Arjona) à qui il dit entendre des voix dans la maison. La séance est terminée, et elle assure aux parents que c’est de l’imagination. Cette dernière, en pleine route, se fait accidentellement tuer. Une nuit, l’enfant n’est plus dans sa chambre : il est noyé dans la piscine.Après l’enterrement, Sara compte se reposer chez ses parents. Daniel préfère rester dans le manoir afin de continuer les travaux. Seul dans la demeure, il commence à remarquer les sons étranges à l’intérieur. Il téléphone à son épouse pour s’excuser de ne pas l’avoir accompagnée ; en même temps, il perçoit la voix d’Eric en ligne. Alors qu’il lisait déjà un livre de chevet sur le thème de l’Au-delà, il rencontre l’écrivain Germán (Ramón Barea) qui, lui-même, a perdu sa femme…
Il s’agit d’un cliché typique du genre consistant à faire sortir le mal du scénario, de la maison. Tant que cela fonctionne, il ne sert d’avoir aucune originalité ou suffisamment de profondeur pour que le public s’en soucie.
N’écoute pas essaie extrêmement fortement d’établir une atmosphère, et bien qu’il y ait là un scénario où l’essence de l’unité familiale est aggravée par le mal, il manque une histoire réelle, ce qui donne peu de profondeur au tout. Ce qui est impressionnant, c’est l’utilisation de l’environnement par le réalisateur; même si on ne peut voir le budget du film, on peut remarquer que la production n’aura pas eu à débourser beaucoup d’argent sur les décors. L’horreur est implicite dans la majeure partie du film, le mal se cache quelque part plutôt que d’apparaître dans toutes les autres scènes et de terroriser les personnages. Le réalisateur a remarquablement dirigé la perversité dans les scènes sans avoir à trop compter sur des accessoires. Le casting réussit remarquablement bien à marteler le scénario, mais il était possible d’élever les performances. L’histoire implique le désespoir, mais l’émotion ne se traduit pas assez dans le casting, encore une fois, comme la totalité des films du genre récent, la production a jeté son dévolu sur l’atmosphère globale, la musique repose les moments, mais on en oublie les personnages. Parfois, l’horreur peut être par expérience, l’anticipation de ce qui va arriver.
Si vous voulez vivre un moment d’horreur, vous pouvez sans nul doute vous abstenir. Cependant, si vous souhaitez lui donner sa chance, dites-vous que vous allez regarder un film d’horreur que vous avez déjà vu au moins 10 fois dans votre vie. À vos risques et périls.
N’écoute pas exclusivement disponible sur Netflix.