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[RECAP #5] The Coffee Table, Zanox, La Maison aux Fenêtres qui rient & Last Straw (PIFFF)

Pour ce cinquième jour du PIFFF c’est 4 films qui vont être traités. Zanox et Last Straw, les deux derniers films présentés en compétition, un film d’horreur italien, La Maison aux Fenêtres qui crient mais on commence par un film espagnol en hors-compétition, The Coffee Table.

THE COFFEE TABLE, de Caye Casas (Hors-Compétition)

When Evil Lurks était un film hispanique d’une grande violence, physique pour ses personnages et psychologique pour ses spectateurs, ce Coffee Table promettait une expérience similaire. Malheureusement, le film de Caye Casas ne tient pas ses promesses de comédie noire brutale.

Enfin si, factuellement c’est une comédie noire brutale, simplement, on ne nous avait pas mentionné que le film serait à ce point raté. Le pitch est assez simple, on va suivre un couple, récemment parents, se disputer autour de l’achat d’une table, décision qui va faire de leur vie un enfer.

Si The Coffee Table est l’un des plus mauvais films de ce festival, c’est notamment parce qu’il est techniquement indigent. Sa photographie est particulièrement marquante, d’une laideur sans nom et d’une inconstance telle, qu’elle change de nombreuses fois durant le film, sans qu’elle n’ait une quelconque valeur narrative, ou soit en accord avec l’état des personnages. La mise en scène n’est pas en reste, alternant ralentis et gros plans atroces et surlignant affreusement les mouvements et pensées des protagonistes. Merci mais non-merci, je ne suis pas un demeuré.

Dernier élément de la non-réussite de ce Coffee Table, c’est la structure de son scénario, tout simplement inexistante. Plutôt que de raconter une histoire, le film espagnol se contente d’accumuler les blagues d’humour noir. Sûrement qu’il y a eu un brainstorming pour écrire toutes les blagues possibles autour de la situation initiale, et qu’au lieu de les trier, elles ont toutes été inclues. Cela forme un produit inintéressant et d’une longueur abyssale, dont la violence, certes assez amusante, n’est présente que dans les premières minutes du film.

ZANOX, de Gábor Benö Baranyi (En Compétition)

Zanox, c’est le deuxième film hongrois de la compétition, réalisé par Gábor Benö Baranyi. C’est aussi le deuxième film traitant d’une boucle temporelle après le film japonais En Boucle. Cette dernière, elle sera construite autour d’un lycéen qui, après avoir bu de l’alcool, se retrouve projeté dans le passé, une journée avant, au moment où il a pris son dernier médicament.

Il faut bien dire que ce Zanox est plutôt sympathique. Mignon, notamment grâce à la relation entre les deux personnages principaux, il ne laisse cependant, pas un souvenir impérissable. La faute à un récit et à un traitement de la boucle trop classiques dans son déroulé et son exécution. Et étant donné que la mise en scène n’est pas particulièrement passionnante, ce film hongrois souffre de la comparaison avec d’autres films sur le même sujet, à commencer par Happy Birthdead, autre film de boucle aux relents horrifiques.

Il y aura bien ce dernier acte assez dynamique, qui apportera quelques idées originales et une fin assez intéressante. Mais globalement, si Zanox n’a pas grand-chose à se reprocher, il n’est pas assez marquant, ni pertinent pour laisser une trace dans le genre qu’il traite.

LA MAISON AUX FENÊTRES QUI RIENT, de Pupi Avati (La séance culte)

Parenthèse dans les films du présent (plutôt du futur, vu qu’ils ne sont pas encore sortis), partons en Italie en 1976, voir le film culte de Pupi Avati, bien souvent qualifié à tort de giallo.

Assez amusant, d’ailleurs, de voir que chaque film italien un peu horrifique ou angoissant sorti entre la fin des années 60 et les années 80 est désigné comme étant un giallo. La Maison aux Fenêtres qui rient est avant tout un film d’enquête assez troublant. On suit Stefano, qui vient d’arriver dans une petite ville pour restaurer la fresque de l’église, peinte par l’énigmatique Buono Legnani. Au fur et à mesure de ses pérégrinations, Stefano va creuser le secret qui entour le peintre et cette fresque, quitte à se mettre à dos le village.

Certes, le film d’Avati ne met pas en scène une série de meurtres, mais cela ne lui empêche pas de développer un film profondément angoissant. Cette angoisse, elle est due à de nombreux facteurs, traduisant de la maîtrise formelle de l’italien. Dans un récit flou, à la photographie sublime, ponctuée de certains plans à couper le souffle, Stefano fera la rencontre de personnages plus mystérieux les uns que les autres et pour la plupart assez antipathiques. Dans un film aussi trouble, chaque détail semble être signifiant et nous enfonce dans la paranoïa, une espèce de The Wicker Man, beaucoup plus subtil, car ne donnant jamais les clés de son récit.

Peut-être manque-t-il une patte graphique plus marquée pour faire de La Maison aux Fenêtres qui rient un très grand film de son époque, toujours est-il que ce récit malsain, où chaque personnage semble entretenir un double-jeu s’avère passionnant.

LAST STRAW, de Alan Scott Neal (En Compétition)

Le dernier film présenté en compétition est le premier de l’américain Alan Scott Neal, mettant en scène Nancy, la manageuse d’un diner qui va se retrouver seule pour le service de nuit, harcelée par plusieurs individus.

Last Straw est très frustrant. Les idées sont présentes, le talent du réalisateur est souvent montré, mais tous ces efforts sont gâchés par une structure narrative plus que bancale. Ce « diner invasion » va être structuré autour de deux points de vue dont l’un est hautement plus intéressant et pertinent que l’autre. Cela est sûrement dû au fait que le personnage de Nancy est directement attachant. Bien que les enjeux de sa vie soient flous et nous donnent une fin totalement ratée, on s’attache de suite à cette jeune femme subissant le regard masculin sous différents aspects. Lorsque le film bascule du point de vue de Jake, difficile de ne pas en sortir, tant Nancy semble être le seul personnage vraiment intéressant, incarné et surtout le moins cliché.

Pourtant les qualités dans la première partie du film sont à saluer. On est devant un film d’horreur magnifique, à la tension folle et où l’exécution des quelques jumpscares est d’une grande rigueur. Le film est dynamique, les actions sont claires et compréhensibles, bref, on est sur le parfait petit survival américain qui, comme je l’ai dit plus haut, se détériorera avec son changement de point de vue.

Dès lors, la mise en scène est moins maîtrisée et les défauts du récit, masqués par la virtuosité de son début, ressortent et même la très convaincante Jessica Belkin ne peut cacher cette deuxième partie médiocre.

Un bon film, qui aurait pu être excellent.

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