Marcel le coquillage (avec ses chaussures) est un film qui tente de captiver le public avec son concept original et mignon. Réalisé par Dean Fleischer-Camp et produit par A24, ce long métrage est basé sur un court métrage de 4 minutes sorti en 2010. Cependant, malgré les attentes suscitées par cette extension narrative, le film ne parvient pas à exploiter pleinement son potentiel.
L’une des principales faiblesses du film réside dans le manque de développement de l’intrigue. Malgré le potentiel initial de l’histoire, il ne se passe pas grand-chose tout au long du récit. La quête de Marcel pour retrouver sa famille, bien qu’elle soit censée être le moteur principal du film, manque d’émotion et de suspense. Les événements se déroulent de manière prévisible et linéaire, ce qui nuit à l’engagement du spectateur.
L’aspect documentaire adopté dans la narration du film aurait pu être une approche intéressante pour explorer l’univers de Marcel et de sa grand-mère. Cependant, les réalisateurs semblent avoir du mal à exploiter pleinement ce concept narratif. Les contraintes imposées par la nécessité de justifier la présence constante de la caméra dans l’histoire limitent les possibilités des personnages et créent des situations artificielles. Cela bloque l’intrigue et rend l’expérience globale moins immersive.
Le personnage de Marcel, avec son apparence adorable et son originalité en tant que coquillage vivant, aurait pu être le point fort du film. Malheuresement, cette singularité ne parvient pas à soutenir l’intérêt du public sur toute la durée du film. Malgré les efforts louables des réalisateurs pour donner vie à Marcel grâce à des effets spéciaux réussis en stop-motion, cette technique finit par prendre le dessus sur l’histoire elle-même. Les moments où Marcel est filmé image par image et animé sont visuellement attrayants, mais ils ne suffisent pas à compenser les lacunes scénaristiques.
Les échanges entre les personnages, notamment entre Dean, Connie et Marcel, ont un certain charme au début. Au fur et à mesure de l’avancement du récit, ces interactions deviennent répétitives et manquent de nouveauté. Les dialogues semblent s’enliser dans les mêmes schémas, ce qui entraîne une certaine monotonie et réduit l’impact comique escompté.
Lorsque l’histoire prend un tournant vers la célébrité soudaine de Marcel, les conséquences qui en découlent sont exagérées et peu crédibles. Ce virage narratif crée des situations invraisemblables qui mettent à mal la suspension de la crédulité que le film avait réussi à instaurer jusque-là. Les événements mirobolants qui se produisent semblent forcés et déconnectés de la réalité du récit, ce qui nuit à l’immersion du public.
En fin de compte, Marcel le coquillage (avec ses chaussures) souffre d’un scénario peu développé et d’un manque de substance. Malgré des effets spéciaux impressionnants et quelques moments amusants, l’histoire manque d’émotion et de profondeur. Les aspects originaux du film, tels que le personnage de Marcel et l’approche documentaire, ne parviennent pas à compenser ces lacunes. Le résultat final est un film qui peine à captiver et à laisser une impression durable sur le spectateur.
Marcel le Coquillage (avec ses chaussures) de Dean Fleischer-Camp, 1h30, avec Jenny Slate, Dean Fleischer-Camp, Isabella Rossellini – Au cinéma le 14 juin 2023.