Notre grand mafieux italien préféré s’ouvre à un tout nouveau business : le capillaire. Dans ce long-métrage où De Niro incarne un modeste coiffeur, son fils le confronte au milieu bourgeois dont est issu sa petite amie. Nous suivons le temps d’un long week-end de juillet, le périple de Sebastian et de son père, au cœur de la demeure de sa future belle-famille, où il compte bien demander la main de sa bien-aimée malgré la discordance entre les deux cultures.
À l’affiche dans nos salles obscures, Robert De Niro revient sur grand écran avec ce que l’on pourrait penser comme une énième suite de Mon beau-père et moi. Malheureusement (ou heureusement), il s’agit seulement d’une comédie tout aussi médiocre que l’idée du distributeur de surfer sur la même typologie et la même affiche.
Tout droit inspiré de la vie de Sebastian Maniscalco où il joue son propre rôle, le film retrace brièvement la jeunesse d’un fils d’immigrés italiens puis s’attarde sur l’intrigue principale : l’intégration de ce dernier au sein de la belle-famille. Poussé par sa dulcinée (incarnée par Leslie Bibb) à amener son père durant ces quelques jours, Sebastian redoute le comportement de celui-ci et la rencontre entre ces deux mondes. La modestie des Maniscalco contraste avec la bourgeoisie à l’état pur. Famille richissime et à l’apparence parfaite qui ne vit que de toasts à base de graines entre deux parties de tennis, les Collins expriment autant qu’ils minimisent leur richesse à travers leurs biens et habitudes de vie. Le personnage de Sebastian tente de concilier aussi bien la simplicité de sa famille d’immigrés lorsqu’il est avec son père que l’intérêt qu’il porte à ce nouveau monde qui s’offre à lui. Habillé de marques de luxe dont il est tout fier et de ce haut niveau au tennis acquis au fil des pratiques, son père ne voit en ce nouveau riche qu’une perte de son fils qui n’est pourtant plus que sa seule famille. Un côté presque touchant qui malgré tout, ne parvient pas tellement à susciter de fortes émotions chez le spectateur.
Cette maigre comédie prend appui sur un humour vu et revu accompagné d’un jeu d’acteur, pourtant pas raté, qui n’est pas aussi défini qu’il aurait pu l’être. La médiocrité des dialogues ne donne de réelle profondeur aux personnages et le long métrage semble rester en surface. Alors qu’il aborde des sujets importants tels que la relation entre un père et un fils, l’importance de la prise d’indépendance d’un enfant ou encore la place de l’individu immigré dans une société nouvelle, le film reste assez creux et prévisible. Allant d’une moquerie de la bourgeoisie américaine bien stéréotypée à l’autodérision portée aux italiens par le protagoniste, les personnages tous aussi caricaturaux les uns que les autres, font finalement paraître le film comme une quelconque comédie Netflix.
Malgré quelques sourires esquissés à certaines blagues, un bonheur à voir De Niro déguisé en cadeau géant et Maniscalco en sapin, le film de Laura Terruso se range aux côtés de ces malheureuses comédies de la carrière de Robert et n’apporte en fin de compte aucune nouveauté.
Mon père et moi de Laura Terruso, 1h36, avec Sebastian Maniscalco, Robert De Niro, Leslie Bibb – Au cinéma le 31 mai 2023.