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[RECAP’] Anatomie d’une Chute & Only the River Flows (Cannes 2023, Jour 5)

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Par Vincent Pelisse

5ème journée au Festival de Cannes, un peu plus calme avec les projections d’Only the River Flows, de Wei Shujun (Un Certain Regard), et d’Anatomie d’une Chute, de Justine Triet (en compétition).

Only the River Flows, Shujun Wei

Après un label Cannes 2020 pour Striding into the Wind, Wei Shujun présente Only the River Flows en compétition de la sélection Un Certain Regard. On suit un inspecteur de la police criminelle dans la Chine rurale des années 90, enquêtant sur une série de meurtres avec le même mode opératoire. Wei Shujun nous plonge dans un thriller noir atmosphérique aux côtés de ce détective obsédé par la vérité, ne pouvant se satisfaire d’une arrestation facile, presque servie sur un plateau. Fort de sa superbe photographie en pellicule 16mm, le cinéaste nous offre quelques fulgurances violentes et oniriques qui auront de quoi marquer le spectateur, et bien que son aspect insaisissable soit probablement volontaire, il ne parvient pas à proposer une narration totalement aboutie, manquant de peu le vertige que peuvent offrir les meilleurs polars.

Only the River Flows de Shujun Wei, 1h42, avec Yilong Zhu, Zeng Meihuizi, Tianlai Hou – Prochainement

Anatomie d’une Chute, Justine Triet

4 ans après sa dernière sélection à Cannes pour Sibyl, Justine Triet revient avec un film de procès au titre faisant écho à un chef-d’œuvre du genre, Autopsie d’un Meurtre d’Otto Preminger. Le film s’ouvre sur la mort du mari de Sandra Huller (excellente interprétation par ailleurs), et se concentre ensuite sur le procès l’accusant de l’avoir assassiné. Seulement, le doute plane sur sa culpabilité car les analyses scientifiques n’écartent pas la possibilité d’un suicide. La réalisatrice distille habilement, dans son scénario co-écrit avec Arthur Harari (Onoda), une ambiguïté sur ses personnages (le couple surtout), afin de ne jamais donner de certitude au spectateur sur la vérité. Un choix pertinent, car l’enjeu n’est pas le verdict du procès, mais plutôt comment on y arrive. Est-ce que son fils, après avoir découvert la réalité du conflit entre ses parents, et ce qui tourmentait son père, va prendre le parti de sa mère et la défendre au tribunal ? Le récit arrive plutôt bien à dépeindre la complexité de cette relation de couple, à bien tenir son dispositif de procès avec des joutes verbales (Antoine Reinartz très bon) intéressantes, mais sans réinventer quoi que ce soit au sein du genre, ou proposer des idées de mise en scène particulièrement intelligentes ou transcendantes.

Anatomie d’une chute de Justine Triet, 2h30, avec Sandra Hüller, Swann Arlaud, Milo Machado Graner – Au cinéma le 23 août 2023

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