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[CRITIQUE] Mayday – Butler plane

Mayday (ou le bien trouvé Plane en V.O) est le nouveau film surtestostéroné de la semaine, mettant en scène Gerard Butler. On a l’habitude de la formule maintenant : le bon Gerard va devoir protéger les intérêts américains en affrontant une armée de vilains peu caractérisés. Il faut dire que depuis quelques années Butler enchaine les films, de faible qualité, en ne modifiant jamais sa formule gagnante au box-office. Gerard (producteur de ses films) est heureux, les salles sont remplies et donc tout va bien dans le meilleur des mondes. Alors ce nouveau long-métrage du français Jean-François Richet est-il un bon actionner décomplexé ou un navet de plus dans la carrière de Butler ?

Esthétique très The Walking Dead (ce qui n’est pas un compliment) – © Metropolitan FilmExport

Le pitch de départ pour Mayday est plutôt simple, dans une première partie un équipage d’avion va subir un crash violent sur une ile inconnue, tandis que dans une seconde ils devront se défendre contre les séparatistes contrôlant ce territoire. Les trente premières minutes du film, en huis-clos dans l’avion, sont fastidieuses et ne laissent rien présager de bon pour la suite. L’introduction de l’ensemble des personnages est lourde et peu subtile dans une scène digne d’une série Z où l’intégralité des passagers viennent se présenter au pilote. L’un d’entre eux retient tout de même notre attention : un prisonnier joué par Mike Colter (ex- Luke Cage) qui doit être transporté dans ce même trajet. Le reste de la séquence est ennuyant, mais surtout laid lors de la fameuse scène du crash, sensée porter le long-métrage. Durant ces longues minutes (qui nous font réaliser le budget serré de Mayday) nous avons même hésiter à quitter la salle… puis soudain arrive la seconde partie.

Sous ses airs de série Z ringarde le film cache une seconde partie bourrine bien plus divertissante, qui se permet même quelques effets de mise en scène qui sont de purs « plaisirs coupables ». On pense bien sûr à ce faux plan-séquence musclé qui ouvre cette deuxième moitié ou encore à l’affrontement final alternant sans cesse les points de vues. Jean-François Richet est un cinéaste à la carrière passionnante entre son dytique Mesrine, ses remakes d’Assaut ou d’Un moment d’égarement, et bien sûr son Empereur de Paris, film malade mais qui à démocratisé le numérique en France. Pourtant ici le réalisateur semble en pilotage automatique (pratique pour un film d’aviation) et à part quelques séquences sous tension, il ne réussit jamais à garder un rythme de croisière. Sa tentative de buddy movie (reprenant les grandes lignes d’Assaut sur le central 13) ne fonctionne jamais, en partie à cause du jeu de Butler, mais surtout a cause d’un manque flagrant de développement. Les deux personnages ont l’occasion d’échanger une dizaine de ligne de dialogues seulement et pourtant ils deviennent les meilleurs amis du monde lors du climax ? Le vrai crash du film c’est celui du scénario.

Mayday ! Ma carrière est en chute libre ! – © Metropolitan FilmExport

C’est quoi le cinéma de Richet et Butler en 2023 ? Malheureusement ce premier cru butlerien ne nous convainc pas. Bien sûr on peut sauver par-ci par-là quelques scènes divertissantes mais dans l’ensemble il n’est même pas assez bête et bourrin pour être plaisant. Après Gérard sauve la maison blanche, Gérard à Londres, Gérard le météorologue et Gérard dans l’avion on aimerait, au moins une fois, voir Gerard faire du cinéma. Malgré tout cela je continue d’espérer qu’un jour nous pourrons voir dans les salles obscures un retour de Richet, qui a toujours su créer des projets étonnants. Pour le meilleur comme pour le pire.

Mayday de Jean-François Richet, 1h48, avec Gerard Butler, Mike Colter, Yoson An – Au cinéma le 25 janvier 2023

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