Préambule
Cet article contient de nombreux spoilers. Dès lors, il est vivement conseillé d’avoir regardé la série pour apprécier au mieux la lecture.
Tout le long de cet été, il s’agira de revenir à la manière d’une rétrospective sur chaque saison de la série aux mille merveilles, Game of Thrones. L’idée ici n’est pas totalement d’aborder la série d’un oeil critique mais également de se l’approprier comme une sorte de lettre d’amour faite par un fan, cela en revenant sur les points forts de la série en passant par les intrigues et ce que la série propose de mieux. Bonne lecture.
Alors que la première saison illustre la guerre entre deux grandes maisons, la deuxième élargit les horizons en illustrant presque tout un pays en guerre. L’adaptation de l’oeuvre de George R. R. Martin suit sa route en abordant une phase importante du récit, “la Guerre des Cinq Rois”. Cette guerre est centrale dans cette saison, elle implique moult récits et personnages. De manière générale, elle imbrique cinq hommes qui se disputent des terres, et dont la plupart le royaume entier. Il s’agit de Robb Stark, Stannis et Renly Baratheon, Balon Greyjoy, et le roi siégeant sur le trône de fer, Joffrey Baratheon. Bien que cette guerre ne soit pas évocatrice dans des batailles qu’elles ne montrent pas à l’écran, elle n’en reste pas moins captivante par ses enjeux politiques. Le meilleur représentant est la nouvelle main du roi, Tyrion Lannister. Il saura mieux jouer ce rôle que son prédécesseur et le prouvera à maintes occasions à travers des stratagèmes plus efficaces les uns que les autres. De plus, cette guerre provoque implicitement des rencontres forts aises dans la série, notamment celle d’Arya Stark et Tywin Lannister. Leurs discussions au cours de la saison sont fortement appréciables et intéressantes, d’autant plus que le père lion ne connaît pas l’identité de la jeune louve. Mais à la fin, cette guerre offre un spectacle mythique. Il s’agit de la bataille de la baie de la Néra, où il est question pour la série de se cantonner à un seul lieu à un seul moment, le tout dans un seul épisode, une première. L’on retrouve d’un côté les attaquants qui sont les armées et les navires de Stannis Baratheon venu réclamer son trône à la capitale. De l’autre côté, les défenseurs de Port-Réal, les armées Lannister menées par Tyrion. La bataille est haletante et rythmée par les combats où le point culminant étant l’immense explosion de feu grégeois qui consume tout sur son passage, et l’attitude cinglante de Cersei Lannister plus lucide que jamais face à cette bataille.
La série a encore bien des choses à montrer et cette deuxième saison fait de ce point une vérité. Elle fait office d’introduction pour de nombreux personnages issus de nouvelles maisons, comme par exemple Brienne de Torth et Davos Mervault, ou encore des personnages issus de familles déjà connus dans la série comme Margaery Tyrell, Balon et Yara Greyjoy, puis Stannis Baratheon. Une des forces de cette nouvelle saison est qu’elle s’extirpe quelque peu des intrigues de Port-Réal pour en amener des nouvelles dont une qui se démarque admirablement, la quête de soi de Theon Greyjoy. Personnage relayé abondamment au second plan dans la première saison, Theon est cette fois-ci vite mis en lumière. Tout du long, il est confronté à la recherche de son identité, il est un Greyjoy qui a été élevé parmi les Stark. Quand son moment de choisir un camp se présente à lui, il est confronté à des choix qui auront un impact certain et irrémédiable tout le reste de sa vie dont l’issue est forcément tragique. Dans les saisons futures, son meurtre de deux orphelins qui est un pur acte de déshonneur, lui vaudra un grand sentiment de culpabilité. Ensuite, la série met en scène avec moins d’ardeur, la quête de Stannis Baratheon où il se reconnaît comme l’héritier légitime du trône de fer. Son intrigue permet d’introduire une des multiples facettes de l’univers de la série, la magie. Stannis s’est entouré d’une prêtresse rouge qui sert une ancienne puissance, « le Maître de la Lumière ». Dans Game of Thrones, religion et magie sont souvent insociables, ici c’est pleinement le cas. Cette religion du feu épaulera le frère de feu roi Robert dans sa quête du trône et cela est personnifié avec le personnage de Mélisandre, nouveau personnage elle aussi.
Enfin, la série continue à poursuivre les intrigues de la glace et du feu en suivant respectivement Jon Snow et Daenerys Targaryen. Celle-ci après une survie ardue dans le désert, s’abrite dans une grande cité riche et libre, Quarth. Daenerys n’est plus seulement représentée comme une khaleesi, elle est devenue la mère des dragons. Ce titre lui vaudra complot et meurtres chez les dirigeants de la cité. Mais Daenerys reste une conquérante et dans cette optique, il lui sera aisé de triompher de ses mésaventures. Dans l’une de celles-ci, la série montre une vision qui symbolisera le futur de la jeune Targaryen. C’est un moment très important et une des rares fois où la série indique les évènements futurs, jouant ainsi dans le symbolisme que Game of Thrones exploite pleinement. Quant à Jon Snow, son récit permet dans cette deuxième saison d’explorer les terres d’au-delà du Mur et de manifester la rencontre avec le peuple des sauvageons qui y vit. Son intrigue permet avant tout d’étendre l’univers, puis en ce qui concerne le personnage, cela sert à démontrer que Jon veut prouver sa valeur. Arrive ensuite l’intrusion de l’armée des marcheurs blancs qui se voudra être le point d’orgue de la deuxième saison répondant ainsi à la menace entraperçut lors de l’épisode pilote de la série.
De fait, cette deuxième saison jongle entre les querelles et les ambitions de chacun, montrant ainsi que la série est engouffrée dans une période de conflits. Cette « Guerre des Cinq Rois » illustre encore mieux le côté politique de la série que dans sa saison précédente. En se plaçant dans le point de vue de presque chaque parti, il revient à nous de discerner les enjeux, les stratégies et même les coups bas fratricides qui est non sans rappeler la mort précoce de Renly Baratheon qui était en meilleure posture dans cette guerre. Cette saison fait le lien évident entre les querelles et l’ambition où celle-ci est propre à la quête du pouvoir qui est l’enjeu primaire ici. En outre, la série gravit une marche dans l’intégration de son univers, de l’acheminement haletant de ses intrigues, offre à la fin un spectacle sans pareil, mais elle n’a pas encore fini de briser nos espoirs.
Games Of Thrones en intégralité sur OCS