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[CQL’EN BREF] – Jusqu’au bout du monde (Viggo Mortensen) 

Jusqu’au bout du monde constitue le second film de Viggo Mortensen, et survient quatre années après Falling. Cette première réalisation qui retraçait un conflit père-fils dont le paternel était atteint de démence, n’a pas vraiment laissé une empreinte mémorable. Jusqu’au bout du monde peut-il faire mieux ?

Le genre et le cadre de l’œuvre peuvent le laisser penser. En se présentant tel un western en pleine guerre de Sécession, Viggo Mortensen s’assure notre curiosité. Nous suivons la rencontre entre Vivienne Le Coudy, une canadienne-française incarnée par Vicky Krieps, et un immigré danois au nom de Holger Olsen, joué par le réalisateur lui-même. Mais le couple est séparé par la guerre de Sécession dans laquelle s’engage volontairement Holger. C’est donc de cette séparation, que l’intrigue tient son élément déclencheur. Maintenant, il reste à savoir si la tension suivra. 

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Le personnage d’Holger étant occupé à combattre, ce dernier laisse sa femme seule, à côté d’une petite ville minière en pleine expansion économique, donnant lieu à du crime déguisé. Weston Jeffries, un homme malfaisant qui sévit en ville, prend très vite pour cible Vivienne. Malheureusement, le pire a lieu et cette dernière se retrouve avec un enfant dont elle n’avait évidemment pas voulu. À partir de cette scène, l’enjeu principal devient limpide, alors que jusque-là, la narration semblait assez décousue. Ayant désormais toutes les clés en main, la conclusion promet donc un duel entre Olsen et Jeffries digne d’un western. Mais lorsque celui-ci, guidé sous la bannière de la vengeance, survient enfin, l’indifférence prime.

Viggo Mortensen n’instaure aucune tension, cela est dû tout aussi bien à l’absence significative de mise en scène en ce sens, que l’exécution rapide de la confrontation. Aucun temps n’est laissé à notre imprégnation de ce qui se déroule sous nos yeux. C’était pourtant gagné d’avance, car il y a cette bonne volonté d’instaurer un cadre propice à ce dénouement, un déroulé de l’histoire qui prend son temps, et des personnages bien développés, comme Vivienne, dépeint telle une femme de caractère voulant faire peser son autonomie et son indépendance dans la société. 

En définitive, Jusqu’au bout du monde est composé d’intentions louables, et même s’il se prévaut d’une magnifique photographie, cela ne compense pas son absence d’intensité. Viggo Mortensen récidive une fois de plus dans ce manquement. pourtant sa bonne foi le sauve, et le bilan est à nuancer. 

Jusqu’au bout du monde de Viggo Mortensen, 2h09, avec Viggo Mortensen, Vicky Krieps, Solly McLeod – Au cinéma le 1er mai 2024

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