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Fauda – La série israélienne qui porte bien son nom

Plongée au cœur des différends israélo-palestiniens, Fauda, « chaos » en arabe, retrace les aventures des forces spéciales de défense d’Israël combattant le Hamas, mouvement islamiste palestinien. Drame, action, espionnage, conflits armés… Un cocktail plutôt explosif qui nous tient en haleine durant les 3 saisons que la série compte à ce jour, qui est d’ailleurs toujours en production. 

On y suit une unité d’élite spécialement formée à se fondre dans la population arabe, avec comme personnage principal Doron, interprété par Lior Raz, qui n’est autre que l’un des deux créateurs de la série. Il y incarne la bravoure et le dévouement, quitte à ne pas respecter les règles et risquer d’y laisser la vie – un peu too much parfois – mais toujours suivi de près par son équipe qui s’apparente plutôt à une véritable famille (avec son lot de mélodrames donc). Et la bonne surprise est… qu’une femme en fait partie ! Le personnage de Nurit, interprété par Rona-Lee Shim’on, évolue vers une combattante au même titre que ses coéquipiers, et cela fait plaisir à voir, bien qu’elle soit un peu plus effacée lors de la dernière saison.

Si dans la saison 1 l’unité est à la poursuite de « La Panthère », terroriste emblématique du Hamas, la saison 2 reste un peu… sur ses acquis. La petite nouveauté est que le terroriste poursuivi a quitté le Hamas pour prêter allégeance à l’État islamique, ce qui change un peu la donne. On a un peu de mal quant à ce nouveau synopsis mais il n’en demeure pas moins que les tenants et aboutissants restent à la hauteur. Pour la saison 3, Fauda sort de sa zone de confort dont elle était empêtrée lors de la précédente saison, où l’équipe change complètement de décor. Ce n’est plus la Cisjordanie qui est au coeur du sujet, mais la bande de Gaza, siège du Hamas, et tout son lot de dangerosité qu’elle contient. On quitte l’aspect « poursuite d’un terroriste » pour un enjeu qui est tout autre, impliquant tout particulièrement des civils mais également un jeune palestinien promis au départ à un destin loin du Hamas, pour qui nous avons beaucoup d’empathie. On conseille évidemment de regarder la série en version originale sous-titrée, car la beauté de celle-ci réside également dans l’écoute de l’hébreux ainsi que de l’arabe et permet de réellement s’imprégner de l’atmosphère de cette région du monde qui, malgré les conflits, reste aussi grandiose qu’il n’y parait. 

Bande-annonce de la première saison.

La série a rencontré un franc succès en Israël mais y compris à l’international, classée 8ème parmi les 30 meilleurs séries télévisées par le New York Times en 2017 et FIPA d’or en 2016 pour le scénario de sa première saison. Cependant nous nous devons d’y émettre quelques réserves au regard du conflit israélo-palestinien dont nous ne mentionnerons pas les enjeux ici. Fauda reste controversée quant à son objectivité et a été sujette à une campagne de boycott pour qu’elle soit retirée de la plateforme Netflix. Se voulant être « identique à la réalité des forces spéciales israéliennes », elle puise son inspiration dans l’expérience de ses deux co-créateurs, tout deux issus de l’unité d’élite de l’armée israélienne Duvdevan et cela nous interroge donc sur la vision politisée du conflit, qui n’évoque absolument pas le quotidien difficile des Palestiniens. Alors oui, pour caricaturer, les Sionistes sont les gentils oeuvrant à l’encontre des méchants, les Palestiniens, qui sont tous (ou presque) alliés à la cause du Hamas et musulmans extrémistes. À prendre avec des pincettes donc ! 

Fauda disponible en intégralité sur Netflix.

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