Le film Inside de Bishal Dutta est une œuvre qui tente de revisiter le genre classique de l’horreur en y apportant une perspective rafraîchissante, tout en explorant la richesse du folklore et de l’identité culturelle indienne-américaine. Ce long-métrage, bien que ne révolutionnant pas le genre, nous offre une expérience horrifique intrigante avec des éléments familiers, mais aussi quelques surprises inattendues.
REPRÉSENTATION CULTURELLE
Dès le départ, Inside se démarque par la présence d’une distribution principalement indienne-américaine, nous offrant ainsi une perspective rarement explorée dans les films d’horreur. Cette initiative est à saluer, car elle élargit les horizons du genre et offre une perspective différente des classiques du cinéma d’horreur. Cependant, bien que le film tente de représenter la culture hindoue, il le fait de manière superficielle. Les festivités religieuses et les interactions en hindi ne sont que des touches légères qui, malheureusement, ne parviennent pas à creuser profondément dans la richesse de cette culture. L’histoire se concentre davantage sur les dilemmes personnels de Samidha (interprétée par Megan Suri), et cela laisse un goût d’inachevé quant à l’exploration culturelle.
Inside offre un mélange d’horreur traditionnelle avec des moments de tension émotionnelle palpable. Si le film comporte quelques sauts effrayants, son véritable pouvoir réside dans l’horreur émotionnelle. La solitude face à une entité sinistre, les micro-agressions subies par Samidha en raison de son identité culturelle et l’évolution de sa relation avec sa mère traditionnaliste sont autant d’éléments qui ajoutent une profondeur émotionnelle à l’histoire. C’est cette dimension qui distingue le film et qui le rend mémorable au-delà des clichés du genre.
DU BON FOLKLORE
L’une des forces de Inside réside dans sa capacité à fusionner habilement le folklore hindou avec les éléments classiques de l’horreur. Le démon ancestral qui hante l’histoire est un être fascinant qui se nourrit des peurs et des angoisses des personnages. Cette créature, le Pishach, se démarque par son apparence visqueuse et sa capacité à se faufiler dans l’obscurité. Bien que le film n’explique pas complètement les références culturelles, il réussit à créer une atmosphère d’horreur assez unique en son genre.
Les performances des actrices méritent également d’être soulignées. Megan Suri incarne avec brio Samidha, une adolescente déchirée entre deux mondes. Neeru Bajwa, dans le rôle de sa mère Poorna, offre une prestation puissante qui reflète les tensions familiales et culturelles. Betty Gabriel, dans le rôle de l’enseignante Joyce, apporte une touche de compréhension et d’empathie qui contraste avec le monde intérieur tourmenté de Sam.
Le long-métrage de Bishal Dutta ne se contente pas de livrer des moments d’horreur prévisibles. Il évolue progressivement, passant d’une introduction soignée à une intensification progressive de l’horreur. Les scènes de cauchemar et d’attaques sournoises nous rappellent certains classiques de l’horreur, mais elles parviennent à maintenir un niveau élevé de suspense et de terreur. Le troisième acte est particulièrement satisfaisant, offrant des images percutantes et un design de démon original.
Inside de apporte une bouffée d’air frais au genre de l’horreur en explorant le folklore et l’identité culturelle indienne-américaine. Malgré quelques lacunes dans l’approfondissement de la culture, le film réussit à captiver grâce à son horreur émotionnelle et à son interprétation mémorable. En reflet avec The Vigil de Keith Thomas, Inside se distingue par sa dimension culturelle et sa créature démoniaque unique, ils excellent dans la tension psychologique et spirituelle. Ensemble, ils contribuent à enrichir le paysage de l’horreur contemporaine.
Inside de Bishal Dutta, 1h39, avec Megan Suri, Neeru Bajwa, Mohana Krishnan – Au cinéma le 6 septembre.