Postulat de la série : Un groupe de jeunes loups de la finance souhaite se faire une place sur la scène internationale. Au milieu d’une culture d’entreprise qui met en exergue l’égo, le sexe et les addictions, que sont-ils prêts à faire pour réussir ? (via Allociné)

Attention, cet article contient des spoilers.
Si la première de la semaine dernière avait pour but de présenter les diplômés de Pierpoint et d’établir la culture effrénée et féroce de la finance à gros enjeux, «Quiet and Nice» consiste à laisser les personnages qui y ont survécu se coucher un peu. Le dysfonctionnement continue dans l’Industry, sous diverses formes, mais on commence à voir la direction que va prendre la série après la mort de Hari.

Il convient de noter en particulier Yasmin, qui, heureusement, devient un peu plus sympathique ici. Elle a affaire à un petit ami largement désintéressé, une mère dont vous avez l’impression qu’elle ne sera probablement jamais satisfaite et un horrible superviseur : Kenny. Dans cet épisode, une partie de l’arc de Yasmin implique qu’elle apprenne à se défendre, pas de manière grandiose, mais simplement en insistant sur le fait qu’elle ne doit pas être victime d’intimidation et prise pour un imbécile. Elle a besoin d’un peu de soutien de Harper, mais elle y arrive à la fin, ce qui en fait un nouvel acte double. L’écriture arrive encore à nous surprendre avec de fausses conclusions bienvenues. Ces deux femmes sont les femmes les plus en vue de la série, mais elles sont très différentes. La nouvelle agence de Yasmin lui permet de résister à un intimidateur évident sur son lieu de travail, mais aussi de prendre les rênes de sa relation douloureuse avec Seb, chose qu’elle a rapidement mise à profit pour séduire Rob.

La relation de Robert et Yasmin est celle à surveiller, malgré le statut pris par ce dernier. Étant donné que Industry semble si profondément enracinée dans la sexualité, cela ne serait pas simplement surprenant, mais aurait en fait un certain sens. De même, cela aurait probablement des résultats calamiteux pour les deux, ce qui est exactement le genre de chose qui semble intéresser «Quiet and Nice», bien que de manière détournée. Ensuite, il y a Yasmin et Harper, qui deviennent rapidement des amis après qu’Harper ait vêtu Kenny, et il semble qu’ils vont emménager ensemble. Avec Harper positionné comme le protagoniste, du moins le diplômé et le plus adapté à son nouvel environnement, il s’agit essentiellement d’une promotion narrative pour Yasmin. Les choses vont beaucoup mieux sur le plan du travail pour Harper que pour Gus, qui est confronté à une restructuration ministérielle imminente après la mort de Hari et, par conséquent, à un nouvel emploi dont il ne veut pas. Critique frontale du monde du “travail à grande vitesse”, ce second épisode étonne par ces divers aspects. Industry réussit en peu de temps à créer des relations complexes entres les personnages tout en les faisant individuellement avancer.

Les choses dans sa vie privée ne sont pas géniales non plus pour Gus. Son développement porte sur une relation secrète avec Théo, qui vit avec sa petite amie, et quelques moments «Quiet and Nice» plus tard, on découvre que cette dernière information va être mise à profit. Gus semble apprécier ce déséquilibre de pouvoir d’une manière assez inquiétante, et Théo semble avoir raison de s’inquiéter de savoir si l’information va arriver aux oreilles de sa petite amie. Évidemment, c’est un cliché du genre : on sait évidemment qu’elle va le savoir un jour ou l’autre. Mais justement, on aimerait bien savoir comment la série va aborder le sujet au milieu de tous les autres thèmes.

Tout cela fait partie d’un thème général qui, dans ce second épisode, semble comprendre où tout le monde se situe et à nous déterminer ce qu’ils doivent faire pour garder le contrôle de l’espace convoité qu’ils occupent. Ce ne sont pas seulement les emplois qui sont contestés, mais leurs statuts social, leurs positions dans leurs familles, avec leurs amoureux et leurs amis. En ce sens, le sous-lot de chasse d’appartement de Harper est une sorte de métaphore, son cyclisme à travers des endroits potentiels où elle ne serait pas apte à emménager jusqu’à ce qu’enfin, elle réussisse à trouver un endroit accommodant. Dans un sens moins littéral, tout le monde fait la même chose. Industry parvient toujours à être pertinent dans sa forme, son fond et surtout son rythme. Les épisodes passent à une vitesse folle, c’est remarquable.
Industry disponible chaque mardi sur OSC US+24.
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