[CRITIQUE] WandaVision – Filmé devant public pour Interruption du programme

S01E01 Filmé devant public

Les dirigeants de Disney et Marvel se sont-ils abandonnés à l’égarement ? L’émergence de WandaVision, en amalgamant deux figures chères de l’univers Marvel au sein d’une sitcom, suggère subtilement que démence et avidité cheminent main dans la main. Cette série en streaming, se déployant après les événements d’Avengers : Endgame, transpose Wanda et Vision dans un univers empreint des émissions télévisées classiques des années 1950 à 2000. Bien que le concept puisse sembler peu novateur, son exécution suscite une résonance singulière.

Dès son premier épisode, WandaVision s’habille de noir et blanc, plongeant Wanda Maximoff (Elizabeth Olsen) et Vision (Paul Bettany) dans une virée à bord d’une automobile d’époque, figés dans le rôle d’un jeune couple marié se dirigeant vers leur nouvelle demeure, matérialisée d’un simple mouvement de doigt de Vision. Un tendre impair se produit alors qu’il tente de franchir le seuil avec sa bien-aimée, mais au lieu d’ouvrir la porte, il la traverse, laissant Wanda seule, assise devant le perron avec un sourire digne d’une comédie classique, presque murmurant : “Ah, Vision“. S’ensuit un ballet charmant où Vision la porte à l’intérieur, échangeant un baiser évocateur avec sa nouvelle épouse, dépeignant une scène que même une ménagère de Mad Men trouverait réconfortante. Les deux protagonistes se lancent ensuite dans un charmant échange, Wanda s’attelant à la cuisine d’un geste presque magique, une pratique assurément judicieuse à l’heure de cette pandémie. Leurs facéties culminent avec un plat en lévitation, que Wanda essuie avec une serviette, et Vision, arrivant à point nommé, se voit affublé d’une assiette fracassée sur sa tête robotique, accompagnée des rires enregistrés qui confèrent à cette scène une atmosphère de plateau télévisé en direct.

Après le départ de Vision pour le travail, entre en scène Agnes (incarnée par Kathryn Hahn), personnifiant le stéréotype d’Ethel, voisine bienveillante, s’enquérant des jeux de bridge et dispensant à Wanda des conseils matrimoniaux au doux parfum suranné. Pendant ce temps, Vision, avec une efficacité remarquable, voit ses tâches administratives faire un bond de 300 %, ce qui ne manque pas de séduire son patron, M. Hart. Ce dernier le convie promptement à un dîner, accompagné de sa femme, une étape incontournable dans l’ascension professionnelle selon les dires de la demoiselle, sous-entendant ainsi les enjeux subtils qui pèsent sur l’avenir de Vision au sein de l’entreprise. Cependant, une série de quiproquos survient lorsqu’il tente d’annoncer la nouvelle à Wanda, amplifiant le ton comique de cette nouvelle “programmation” Disney+ qui s’incruste habilement entre les scènes, parsemées de publicités taillées sur mesure.

Le retour de Vision à la maison, accompagné des Hart, plonge l’atmosphère dans une pénombre veloutée, éclairée par des chandelles vacillantes. Alors que Vision s’éclipse à la recherche de sa moitié, Wanda apparaît vêtue d’une chemise de nuit qui, bien que pudique de nos jours, exhale un charme suranné. Un jeu de séduction s’amorce alors, ponctué par un murmure taquin de Wanda à l’oreille de M. Hart, qui peine à dissimuler son amusement feint. Les tourtereaux s’égarent dans une ronde de malentendus, avec une saveur légèrement européenne, avant de voir la soirée culminer dans un repas préparé à la hâte par Agnès, évinçant subtilement Wanda de sa propre cuisine.

Toutefois, c’est avec un dîner “petit-déjeuner pour le souper” que Wanda, d’une manière presque ensorcelante, sauve la mise, édulcorant la soirée pour le couple Hart. Les échanges qui s’ensuivent, oscillant entre anecdotes sur leur rencontre et des questionnements sur leur progéniture inexistante, exacerbent une tension palpable, projetant l’ambiance dans une spirale d’interrogations et de malaise. La situation prend alors une tournure tragico-comique lorsque M. Hart, dans un élan de frustration, s’étouffe avec un morceau de saucisse, plongeant l’atmosphère dans un silence glacial, où les regards accusateurs convergent vers Wanda et Vision, comme si ces derniers étaient responsables de ce malheureux incident.

Ainsi, dans un tourbillon d’émotions, l’épisode inaugural de WandaVision s’achève sur une note de fantaisie, scellant l’engagement du couple avec des alliances étincelantes, orchestrant l’entrée en scène du générique rétro, tandis que la caméra se dérobe pour révéler un observateur mystérieux, captivé par ce spectacle télévisuel à nul autre pareil.

S01E02 Ne zappez pas

L’épisode 2 de WandaVision s’ouvre dans l’élégance intemporelle de la série I Love Lucy, où Wanda et Vision reposent chacun sur un lit simple, illuminé par une lampe de chevet individuelle. Un étrange tapotement à la fenêtre ébranle la quiétude du foyer. L’homme de la maison, arborant une stature imposante mais frémissante, est saisi par la peur. Un son de xylophone, signalant une réplique cocasse, déclenche l’hilarité du public. Un autre bruit pousse Vision à se réfugier sous les couvertures, entraînant sa charmante épouse dans son sillage. D’une audace rafraîchissante, Wanda rapproche les lits d’un geste, troque deux couvertures contre une seule, évoquant ainsi une harmonie conjugale évidente.

Le générique, hommage à I Dream of Jeannie, met en scène Wanda vêtue à la manière de Mary Tyler Moore, tandis que le récit comique s’inspire des épisodes inoubliables d’I Love Lucy. Les Vision se préparent pour le spectacle annuel de talents du quartier, une soirée caritative pour les enfants. Leur numéro de magie, où Vision endosse le rôle du magicien et Wanda celui du lapin sorti du chapeau, vise à les intégrer à la communauté. Après une apparition de Wanda dans un maillot moulant, le succès semble assuré. Entre taquineries amusées et échanges enjoués, les scènes suivantes évoquent l’atmosphère enchanteresse de Pleasantville.

Le calme de la journée est rompu par un bruit retentissant, et Wanda découvre un hélicoptère écarlate échoué dans ses rosiers. Sa curieuse voisine, Agnes, alias Ethel, débarque avec son lapin pour enquêter, entraînant Wanda dans une escapade à la tête de la collecte de fonds locale, orchestrée par Dottie, personnage à la poigne de fer. L’ambiance bascule lorsqu’une voix mystérieuse s’adresse à Wanda à travers un écran, provoquant un étrange malaise chez Dottie, révélé par la rupture d’un verre dans sa main.

Entre deux coupures publicitaires, le spectateur est invité à découvrir un mystérieux couple d’âge mûr, vêtu de tenues élégantes, évoquant un certain Stucker et évoquant subtilement l’ombre de l’organisation Hydra. Alors que Vision s’engage dans des tours de magie surréalistes, Wanda crée des miroirs pour dissimuler les tours de passe-passe et éviter toute panique. Des chants énigmatiques ponctuent la soirée, ajoutant une touche sinistre à l’ambiance.

Le retour à la maison est teinté d’une joie éphémère, marquée par la victoire de Wanda au concours de talents. Soudain, le bonheur laisse place à l’étonnement lorsque le ventre de la mariée commence à s’arrondir de manière inexplicable. Alors que Vision effleure tendrement ce ventre en pleine transformation, une tension palpable envahit l’air. Une série d’incidents étranges survient, conduisant le couple à se retrouver face à un homme énigmatique vêtu d’une combinaison d’apiculteur, dont le regard masqué laisse planer le doute et l’angoisse.

La vidéo s’interrompt brusquement, ramenant le spectateur au moment où Vision murmure tendrement « Oui, ma chère ». Wanda effleure alors sa joue, et la couleur se répand à travers la maison et leurs corps, comme un nouveau départ empreint de mystère et de redécouverte.

S01E03 On passe à la couleur

Dans le troisième épisode de WandaVision, la série se métamorphose dans l’ambiance chaleureuse et familière des sitcoms classiques des années 70, avec un générique taquinant une parodie de Happy Days. Les acteurs revêtent alors les tenues populaires de cette époque, arborant fièrement des pantalons à pattes d’éléphant, des robes maxi et des jeans usés, reflétant ainsi le quotidien de la classe moyenne, dépourvu des accessoires hippies extravagants.

Wanda et Vision accueillent le médecin local pour une consultation prénatale, bien que selon lui, la grossesse semble déjà durer quatre mois, une dissonance temporelle qui intrigue nos jeunes futurs parents. Avec un clin d’œil complice, le praticien utilise des fruits pour illustrer les stades de la gestation, une méthode simpliste mais efficace. Les réparties fusent lorsque le docteur évoque les nerfs des nouveaux pères, auxquels Vision répond avec une assurance amusée, dévoilant ainsi son imperturbabilité. Cependant, l’atmosphère se teinte de mystère lorsque Vision observe Herb, un voisin, s’adonner à une curieuse activité : tailler des haies à travers les murs de béton.

De retour à la maison, le couple découvre avec stupeur que la grossesse de Wanda semble s’être accélérée de manière exponentielle. L’humour fusant de Vision atténue l’incertitude de la situation, mais une tension latente commence à s’installer alors que des événements étranges se produisent, remettant en question la réalité même de leur existence. Alors que le travail de Wanda commence, les forces mystérieuses à l’œuvre dans leur paisible banlieue se manifestent de manière inquiétante, laissant entrevoir des secrets enfouis et des vérités cachées.

Entre les scènes, les publicités à la fois intrigantes et perturbantes révèlent des indices sur la nature complexe de leur réalité simulée. L’apparition d’une cigogne vivante et d’autres anomalies accentue le mystère qui plane sur Westview, tandis que les interactions entre les habitants sèment le doute quant à la nature de leur confinement. Cependant, c’est lors d’une conversation avec Géraldine que les fondations de cette réalité artificielle commencent à se fissurer. Les réminiscences du passé de Wanda surgissent, éveillant des souvenirs douloureux et des émotions refoulées. Alors que des révélations troublantes éclatent, l’équilibre précaire de leur monde parfait menace de s’effondrer.

La tension monte alors que des forces extérieures se manifestent, révélant une vérité plus sombre et complexe que tout ce que Wanda et Vision auraient pu imaginer. Alors que les pièces du puzzle s’emboîtent lentement, la question demeure : que cache réellement la réalité en apparence idyllique de Westview, et quels sont les véritables desseins qui se jouent en coulisses ?

S01E04 Interruption du programme

L’épisode commence avec le retour de Monica Rambeau après le snap de Thanos, offrant une scène troublante qui évoque le chaos d’un film de zombies alors que les gens reviennent à la vie après cinq ans d’absence. Cela crée une immédiateté que WandaVision n’avait pas explorée auparavant, donnant un contraste frappant avec la disparition de la famille de Hawkeye dans Endgame.

Nous découvrons que Geraldine, le personnage que nous avons rencontré dans les épisodes précédents, est en réalité Monica Rambeau, la fille de Maria Rambeau, la meilleure amie de Carol Danvers dans Captain Marvel. Son retour dans le monde réel, après avoir été piégée dans le monde de sitcom de Wanda, marque un tournant significatif dans la série. Pour la première fois, WandaVision semble réellement faire partie du MCU, offrant une vision plus claire de ce à quoi ressemble le vrai format de l’émission.

L’épisode jongle avec plusieurs thèmes et intrigue en seulement 30 minutes, ce qui peut rendre l’introduction de nouveaux personnages comme Monica Rambeau un peu précipitée. Cependant, les performances de Teyonah Parris, Randall Park et Kat Dennings apportent de la fraîcheur à l’épisode, bien qu’il puisse sembler un peu surchargé en informations.

De nombreux mystères de la série sont enfin abordés dans cet épisode, notamment l’origine de certains éléments étranges comme l’hélicoptère jouet et l’apiculteur. Cependant, d’autres mystères persistent, alimentant encore les spéculations des fans, notamment en ce qui concerne la nature de la réalité altérée de Wanda et la véritable identité du mystérieux antagoniste.

Enfin, cet épisode marque un changement de ton pour la série, offrant une perspective plus sombre et plus inquiétante, notamment avec la vision troublante de Vision dans sa forme endommagée. C’est aussi le premier épisode où WandaVision semble réellement être une émission de télévision, avec une structure narrative plus traditionnelle. On espère que la série continuera à explorer cette voie tout en conservant son charme unique et son mystère captivant.

Wandavision de Jac Schaeffer, 4 x 35 minutes, avec Elizabeth Olsen, Paul Bettany, Kathryn Hahn – Disponible sur Disney+

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