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[CRITIQUE] The Postcard Killings – Menez l’enquête, ne passez pas la seconde

Disponible sur Prime Vidéo depuis le 14 octobre, The Postcard Killings (ou Bons Baisers du tueur en VF) restait intrigant de par un casting des plus attrayants. De Jeffrey Dean Morgan (The Walking Dead, Desierto) à Famke Janssen (X-Men, Hansel & Gretel : Witch Hunters) en passant par Steven Mackintosh (Rocketman, Wonderlust), ce casting d’acteurs talentueux mais que l’on voit trop peu souvent avait de quoi mettre l’eau à la bouche. Cependant, Danis Tanović (réalisateur) n’en fait pas grand-chose, c’est regrettable.

Synopsis : Un inspecteur de New York enquête sur une série de meurtres atroces qui touchent spécifiquement des couples européens. Le meurtrier envoie des cartes postales de manière aléatoire à des journalistes locaux. Chacune d’entre elles annonce le prochain crime à venir. Malheureusement, sa fille est elle-même assassinée lors de son voyage de miel à Londres.

Un casting à temps partiel 

À première vue, la plus grosse déception du film est bel et bien son casting. Tanović n’arrive jamais à motiver ses acteurs pour en tirer une performance à la hauteur de leur talent, c’est plat, souvent sans émotion. En tête de ces reproches : Famke Janssen. Botoxée jusqu’à la moelle, les lèvres bougent sans que le reste du visage ne suive. On peut malheureusement la comparer à une Nicole Kidman, or cette dernière fait le maximum d’efforts pour sortir une performance acceptable. Janssen, elle, reste constamment en sous-jeu. C’est désagréable.

Dans un rôle un peu plus tertiaire, Steven Mackintosh vient prendre son chèque. Il joue le texte qu’on lui donne, sans intention particulière, hormis recevoir son cachet. Par conséquent, il n’est pas mauvais, il n’est pas bon : il fait acte de présence. Dernièrement, en tête d’affiche du long-métrage, on y retrouve l’immense interprète de Negan (The Walking Dead) : Jeffrey Dean Morgan. Et pour être sincère, parmi tout le reste du casting, c’est celui qui s’en sort le mieux. Quoi qu’il en soit, charisme naturel oblige, sa présence nous fait de l’œil alors que son jeu est limité. En effet, il y campe un personnage emphatique, bienveillant. Son écriture est bien le seul attrait du film d’ailleurs…

Quand ton écriture n’est pas intéressante, rajoute des petits effets 

Hormis l’écriture du personnage de Jacob (joué par ô Jeffrey), l’ensemble du film est à la frontière du risible. Que ce soit dans le scénario comme dans la mise en scène, rien n’a de sens et tout est extrêmement mal rythmé. L’enquête se suit avec déplaisir tant le fil conducteur est truffé de trous, les scènes sautent de l’une à l’autre sans réelle transition.

On pourrait croire que pour pallier à ça, Danis Tanović (réalisateur multi primé en 2001 pour le film No Man’s Land) montre l’étendue de son talent pour camoufler les failles de scénario avec une mise en scène efficace, rythmée. Que nenni ! La réalisation de celui-ci semble en effet animée par la force d’un centenaire en phase terminale, capable juste au mieux d’effets sur l’image qu’une série du début des années 90 aurait hésité à utiliser. Rien que dans les 5 premières minutes, les effets « alcoolisés » cassent notre enthousiasme du départ. Celle-ci est particulièrement misée en valeur pendant la première moitié ronflante du film où Jeffrey Dean Morgan passe son temps à se téléporter aux quatre coins de l’Europe, à découvrir un nouveau meurtre, à parler avec un flic et à chercher des indices qui le conduiront vers sa nouvelle destination.

Néanmoins, un léger sursaut d’espoir surgit dans son 3ème acte puisque le film est bientôt terminé, mais aussi grâce au fait que le rythme s’accélère. La musique s’intensifie, l’action se fait ressentir, la vengeance arrive à son terme. Malheureusement, tout ceci ne dure qu’une petite dizaine de minutes avant de conclure toute cette LONGUE enquête d’une manière pseudo-larmoyante qui, involontairement, fera bien rire.

Plus c’est long, moins c’est bon 

C’est sans surprise qu’on ne vous conseille pas The Postcard Killings, thriller profondément longuet, produit sans énergie et au casting démotivant. Toutefois, si vous voulez tout de même le visionner, choisissez la VO, étant donné que la VF est encore moins motivée que le réalisateur et le casting cumulés.

Évitez le désastre, choisissez autre chose pour aujourd’hui.

The Postcard Killings disponible sur Prime Vidéo.

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Louan Nivesse

Rédacteur chef.

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