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[CRITIQUE] The Fanatic – John Travolta doit aller au WC

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Par Louan Nivesse

Vous souvenez-vous du thriller psychologique de 1996 de Tony Scott Le Fan ? Robert De Niro a joué un fan enragé des Giants de San Francisco obsédé par leur voltigeur vedette interprété par Wesley Snipes. On pourrait difficilement appeler cela un grand film, mais c’est un film qui sait au moins gérer la folie d’un malheureux. Pour cette raison, c’est un film que j’ai tendance à apprécier malgré son absurdité flagrante. Je ne peux pas dire la même chose pour The Fanatic. L’ancien leader de Limp Bizkit, Fred Durst, a conçu l’histoire, coécrit le scénario et dirige ce regard inconfortablement laid et apparemment inutile sur l’obsession des célébrités. En cours de route, il se mêle à un humour noir édenté (je pense), ne parvient pas à générer une once de tension et présente un portrait digne de la grimace de l’autisme / santé mentale, le liant à cette mentalité de harceleur tordue sans aucune distinction réelle. Je pense que Durst essaie de dire que la société est à blâmer collectivement, mais il est vraiment difficile de tirer une grande partie de ce gâchis.

John Travolta joue un artiste de rue autiste à Los Angeles nommé Moose. Il est un grand fan de films d’horreur et aime particulièrement les films de Hunter Dunbar (Devon Sawa). On peut facilement dire qu’il est un peu obsédé. Moose collectionne des autographes de célébrités et en obtenir un de Hunter Dunbar serait le premier prix de sa collection. Mais chaque tentative lui explose au visage. Le film se donne beaucoup de mal pour montrer la mauvaise main que la vie a infligée à Moose. Son concert d’acteur de rue ne mène nulle part. Il est constamment harcelé par un illusionniste punk de la rue. Et il est saccagé par son idole une fois qu’il arrive enfin à le rencontrer. Sa seule et unique amie est une photographe paparazzi bien intentionnée (Ana Golja) qui fait naïvement plus pour alimenter son comportement obsessionnel que pour le calmer.

À présent, je suis sûr que vous pouvez imaginer dans quelle direction le long-métrage va se diriger. Moose prend des photos et emmène son amour pour Dunbar dans des endroits effrayants, compulsifs et pathologiques. C’est ici que le script déjà laborieux s’effondre complètement. L’acte final,au hasard, est tout à fait ridicule, plein de tours de tête et de violence disgracieuse qui semblent sortir de nulle part. Pour être juste, Travolta attaque le rôle avec toute l’authenticité qu’il peut rassembler. La coupe de cheveux hideuse et les chemises à motifs ne lui font aucune faveur, mais ce n’est pas une représentation mesquine. C’est simplement une erreur qui n’a aucune valeur face à l’incompétence générale. Mais ce n’est pas tant la faute de Travolta que le scénario. Son engagement envers la performance est incontestable, mais tout le film ne semble pas aller plus loin que la toute première ligne de dialogue de Moose : “je ne peux pas parler trop longtemps, je dois faire caca”.

The Fanatic prend un peu de Le Fan, un peu de Misery, et même un soupçon de Reservoir Dogs mais rien de tout cela ne fait une expérience cinématographique particulièrement bonne. D’un côté, c’est un peu fascinant de voir Travolta se battre avec une histoire gouvernail. D’un autre côté, vous seriez beaucoup mieux servi en me croyant sur parole plutôt que de perdre les 88 minutes que vous ne retrouverez jamais.

The Fanatic disponible en achat digital et en DVD.

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