[CRITIQUE] Le Jardin Secret – Aventure pour gamins décérébrés

Dans le genre film familial racontant l’aventure d’enfants découvrant un monde parallèle, Le Jardin Secret ne réinvente rien. Au contraire, il copie, reste sur ses acquis sans révolutionner le genre. Malgré ce manque d’originalité certain, cette adaptation du roman de Frances Hodgson Burnett est-elle bonne ? Du moins, agréable ?

Synopsis : A la mort de ses parents, la jeune Mary Lennox, enfant solitaire à l’imagination débordante, quitte l’Inde pour rejoindre la campagne Britannique. Exilée dans le manoir de son oncle, elle fera la rencontre de son cousin Colin, d’un jeune garçon nommé Dickon, de l’adorable chien Fozzie et d’un ingénieux rouge-gorge. Ensemble, ils partageront la découverte d’un jardin magique et merveilleux qui marquera le début d’une aventure et d’une amitié hors du commun…

Au terme d’un récit vendu comme enchanteur, Le Jardin Secret veut avant tout parler du deuil. Un traumatisme qui entoure le personnage de Colin, jeune enfant gravement malade ayant perdu sa mère. Même si ce thème est universel, il n’en est pas moins compliqué à aborder dans un film destiné à la famille (les meilleurs films traitant du deuil étant ceux du studio Pixar). Ici, le scénario de Jack Thorne ne cesse d’être lourd dès lors qu’il évoque le sujet, c’est-à-dire durant pratiquement tout le long-métrage. Tout ce pataquès finit par fortement agacer. Dès le deuxième acte, ce deuil nous transmet instantanément une envie de crever et tout cela n’est pas compensé par la médiocre écriture (et interprétation) des deux personnages principaux.

Les horribles Dixie Egerickx et Edan Hayhurst en action.

Tout d’abord, Colin Craven, joué par Edan Hayhurst, campe un personnage qui, malgré sa maladie, son deuil, transparaît à nos yeux comme complètement antipathique. L’attachement est impossible tant l’écriture de celui-ci apparaît comme lunatique. Souvent craintif et casanier, il en est plus barbant que touchant. Le scénariste, comme le réalisateur, veut tellement nous faire ressentir de la compassion pour ce personnage qu’il finit par en être pesant, énervant. Néanmoins, ce personnage n’est que secondaire au récit. Malheureusement, Mary Lennox, joué par Dixie Egerickx, personnage principal, est bien moins supportable que Colin Craven. En d’autres termes, celle-ci est écrite à la truelle et dirigée par un marshmallow. Dès ses premiers dialogues, on y voit une chipie qui, au fur et à mesure, se transformera en petite peste insupportable, méprisante. Comment peut-on s’attacher à des personnages aussi antipathiques ? Croyez- moi, c’est impossible. Concernant Colin Firth, il n’apparaît qu’une petite vingtaine de minutes. Avec un poil de surjeu, il fait le boulot sans forcément livrer une performance honorable et ce, malgré son personnage profondément torturé.

Une des rares apparitions de Colin Firth.

En conséquence, en résulte un film insipide même si Marc Munden fait de son mieux pour nous livrer de belles images. En outre, ce dernier ne réussit jamais à rythmer correctement son récit avec sa mise en scène et surtout son montage. Les raccords sont trop brusques, souvent sans aucun sens, on a constamment l’impression que les personnages se téléportent. Heureusement que Dario Marianelli nous offre des partitions légères et agréables afin de rythmer cette œuvre terne et répétitif.

Le Jardin Secret fait partie de la nouvelle sélection “Première” de la plateforme MyCanal. Une sélection permettant à des films, qui ne sortent pas en salles en France, d’être vues par le plus grand nombre. Cela veut donc dire que ces œuvres n’ont pas réussi à trouver la confiance des distributeurs. Si toutes les “Premières” sont qualitativement similaires, on peut déjà vous annoncer que l’ennui ne sera pas un secret.

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